Le Premier ministre grec Alexis Tsipras se rend dès jeudi en Russie pour y rencontrer le président Vladimir Poutine avec plusieurs ministres clés, ont confirmé ses services, au moment même d’une réunion cruciale de l’Eurogroupe, et alors que les négociations avec UE et FMI se sont durcies ces derniers jours.
Selon le programme annoncé à Athènes mercredi soir, M. Tsipras arrivera à midi jeudi à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), où se tient le Forum économique international. Il sera accompagné du ministre de l’Economie Georgios Stathakis, du ministre de l’Énergie Panagiotis Lafazanis, de la vice-ministre des Finances Nadia Valavani, du vice-ministre de la Défense Costas Isichos et du porte-parole du gouvernement Gabriel Sakellaridis, ainsi que de chefs d’entreprise grecs.
Il s’exprimera au Forum vendredi, immédiatement après M. Poutine, et rencontrera celui-ci ensuite, dans l’après-midi.
C’est la deuxième visite de M. Tsipras en Russie en un peu plus de deux mois.
L’un des enjeux majeurs de cette visite est la possible participation de la Grèce au projet de gazoduc Turkish Stream du géant russe Gazprom, qui irrite l’Europe et les États-Unis. Washington a déjà explicitement manifesté sa désapprobation au sujet du rapprochement d’Athènes avec Moscou sur ce sujet.
L’une des spécialistes de la Grèce au département d’État américain, Amanda Sloat, est d’ailleurs à Athènes mercredi et jeudi, pour évoquer avec les officiels grecs une série de questions et de développements dans la région aussi divers que Chypre, l’Ukraine, la sécurité énergétique, les négociations de la Grèce avec les institutions créancières, et les efforts internationaux pour contrer la menace posée par l’État islamique.
Autant de sujets pour lesquels les États-Unis reconnaissent l’importance géostratégique de la Grèce et de son maintien dans l’Union européenne.
Athènes attend désespérément 7,2 milliards d’euros de ses créanciers en échange de réformes qu’elle ne veut pas toutes accomplir en raison de leur coût social. La Grèce devra choisir en fin de mois entre payer les pensions et salaires des fonctionnaires et payer une échéance de 1,5 milliard d’euros au FMI, si elle n’obtient pas cet argent.
Un défaut de paiement pourrait entraîner sa sortie de la zone euro, et au pire de l’Union européenne.