L’OSDH, qui a pris acte de la défaite de ses amis à Damas, préfère donner ce mercredi 25 juillet des nouvelles d’Alep, en ce sixième jour de l’opération de l’ASL contre cette ville-clef proche de le frontière turque et considérée comme la capitale économique de la Syrie : à l’aube, de violents combats ont éclaté entre les rebelles et l’armée, dans les quartiers de Boustane al-Kasr (sud), al-Jamiliyé (centre). Selon l’OSDH, des hélicoptères participent activement à l’offensive de l’armée, mitraillant les positions et mouvements des milices ASL.
Il semble même que, pour la première fois à notre connaissance depuis le début des troubles en Syrie, des chasseur-bombardiers aient survolé Alep, sans toutefois faire usage de leur armement, selon l’OSDH. Le site russe anglophone Russia Today fait état aujourd’hui, lui aussi, de violents combats et cite un correspondant local de la BBC (anglais, syrien ?) qui affirme lui que les avions ont effectivement bombardé un secteur à l’est de la ville.
Le Figaro en renfort de l’ASL
Une correspondante de Russia Today, Oksana Boyko, confirme en tous cas l’intensité des affrontements, ce dans « au moins quatre quartiers ». Leurs habitants, selon la même source, se calfeutrent chez eux, tandis que d’autres ont évacué les lieux, trouvant un abri provisoire dans différents campus universitaires de la ville.
L’officine de Rami Abdel Rahmane parle aussi du bombardement d’une localité de la région, Tariq al-Bab, à une trentaine de kilomètres à l’est d’Alep. Et Russia Today confirme que les troupes gouvernementales ont « lancé une contre-attaque massive » sur cette ville mardi en fin d’après-midi. C’est Tariq al-Bab qui aurait d’ailleurs été bombardée par les avions de l’armée de l’Air syrienne.
Le correspondant sur place du Figaro, Adrien Jaulmes, visiblement pro-ASL, affirme aujourd’hui que celle-ci avance « méthodiquement, quartier par quartier » vers le centre ville, et ont atteint les remparts de la vieille ville, au niveau de la porte Habith : là, selon Jaulmes, ils essuient des tirs qui proviendrait des chabihas, les miliciens pro-régime, dont Jaulmes donne un portait tout en, nuances : « briseurs de crânes et de tibias, voleurs et violeurs, unanimement détestés ». Un telle rhétorique montre à quel point l’homme du Figaro est « embedded », physiquement et intellectuellement, avec les insurgés. Ceux-ci se seraient emparés, à l’en croire, de la porte Hadith et d’autres portes de l’enceinte. Mais le commissariat central de la police, dans le secteur de Marquaz Sultah, résiste toujours
Jaulmes affirme que les ASL ont « encore étendu leur emprise sur la ville » . Mais dans le même temps, il répète ce qu’il disait hier, à savoir que les insurgés ne sont « pas très nombreux, quelques centaines, peut-être un millier » : comment alors peuvent-ils « étendre leur emprise » sur une ville de deux millions d’habitants, et face à la contre-attaque de l’armée ?
La vérité c’est que Jaulmes, qui loue l’organisation et l’efficacité de ces activistes, qui n’a pas assez de qualificatifs pur désigner leurs chefs – « charismatique », « très courageux », « intellectuel » – , qui parle pour s’en réjouir de la « signification énorme » de leur présence à Alep, est, comme sa collègue du Monde Florence Aubenas, un attaché de presse de l’ASL, un propagandiste qui essaie de faire coïncider ses sympathies avec la réalité.
Côté gouvernemental, le site de l’agence Sana est à nouveau inaccessible.
Nous ne pouvons que répéter : les vaillants ASL maquillés en FFI peuvent bien avancer jusqu’au centre d’Alep : pour les mêmes raisons militaires et socio-politique qu’à Damas, l’offensive de l’ASL contre Alep est elle aussi vouée à l’échec. Quelques centaines – dixit le correspondant du Figaro – de guérilléros ne feront évidemment pas le poids face à plusieurs milliers de soldats de l’armée.
Et pas plus qu’à Damas ils ne pourront susciter une insurrection populaire, les Alépins étant dans leur très grande majorité hostile à tout ce que représente l’ASL : beaucoup ont déjà « voté avec leurs pieds » en fuyant les secteurs infestés par les insurgés. Ceux-ci essaieront, comme à Damas, de rejouer le scénrtio de Homs et de Bab Amr mais, privés d’appui local et traqués, on ne voit pas comment ils pourraient échapper à leu destin funeste. La « bataille pour Alep » est une opération médiatique ASL de plus, mais ce ne sont pas les médias français qui affrontent l’armée syrienne et la réalité de terrain.