Le Système Soral : c’est le titre d’une publication Calmann-Lévy consacrée au Dark Vador qui effraie toute la presse officielle, l’essayiste Alain Soral.
Je ne suis pas un fan avéré du personnage, dont je visionne les séquences sur YouTube de temps à autre, comme tout le monde. Enfin, comme des centaines de milliers de citoyens qui considèrent le Net comme un espace de liberté, de réflexion et d’échanges, dont télévision et radio nous ont privés depuis des années. Chez Soral, c’est comme dans le cochon, tout n’y est pas bon... Toutefois certaines de ses analyses font mouche, sur la géopolitique surtout.
Alain Soral n’est ni un philosophe, ni un gourou (il le rappelle lui-même). C’est juste un écrivain parmi d’autres. Seulement voilà, dans la France contemporaine classée en zone jaune par Reporters sans Frontières, il est malvenu de réfléchir et de disserter autrement qu’avec le baratin convenu que la caste politico-médiatique sert au populo. Relents de soviétisme, à la sauce libérale...
Donc deux journalistes, les dénommés d’Angelo et Molard, inconnus (?) du grand public, nous servent un pamphlet bien renseigné sur le trublion Soral. On y apprend que celui-ci aime le fric, n’a jamais été vraiment communiste, a joué un petit rôle dans une pub pour des bonbons (!), aurait eu des expériences homosexuelles, habite dans un luxueux appartement, dirige des sociétés lucratives, etc. Il ne manque à ce tableau qu’un éventuel passage au parti de la loi naturelle et quelques soupçons de pédophilie pour faire bonne mesure. Bref, des arguments classiques pour discréditer quelqu’un qui dérange pour de bon le système.
Car si Soral n’était pas encombrant, pourquoi publierait-on ce genre de recueil de ragots ? D’ailleurs, où et comment nos Sherlock Holmes ont-ils récolté ces informations ? Par le bouche à oreille, ou avec l’aide de bons Samaritains bien renseignés ? Le pote de Dieudonné se plaignait récemment d’un traitement spécial infligé à son encontre de la part des RG... Ce n’était visiblement pas de la paranoïa déplacée. On se souvient du cas Edern-Hallier dans les années 80.
Ce bouquin ne changera de toutes les manières pas grand-chose. Si notre Ali Baba s’est rempli un peu les poches en s’attaquant à la caverne des quarante voleurs, il n’y a rien à redire ; la vie est rude pour tout le monde. Il vit sa sexualité comme il l’entend, et n’en fait pas une norme sociale, contrairement à d’autres. On ne peut lui reprocher de préférer Paris 5ème à Bobigny, d’ailleurs combien de journalistes habitent en banlieue ? Certainement pas Luc D’Angelo et Molard Skywalker...
Soral mène décidément la vie dure aux beaufs de gauche, au point de devenir leur obsession. Pour le reste de la population, il n’est qu’un essayiste parmi beaucoup d’autres, plus anarchiste de droite célinien que militant de l’ultra-droite. Il n’a ni le profil du FN mariniste, ni celui de l’Action française.
En conclusion, c’est la méthode utilisée pour couler les rebelles qui interpellent. Dans les années 80, Coluche fut victime d’un « accident » de la circulation. Trente ans après, on interdit d’antenne les mauvais penseurs, on les harcèle financièrement et on les dénigre. Il ne s’agit pas de plaindre Soral, mais de s’interroger sur les méthodes employées pour l’abattre. Les quarante voleurs n’ont ni le sens du partage, ni celui de la tolérance. De plus ils sont bien renseignés, et surveillent les acteurs qui font de la pub pour leurs friandises préférées. Vu le triste état de la liberté d’expression en France, et l’impossibilité pour notre Ali Baba de répondre dans les médias, il est probable que la pie n’ait plus envie de chanter...