Chacun sait ici qu’au regard du travail accompli, Alain Soral est déjà entré dans l’Histoire. Mais on imagine bien que l’heure n’est pas encore venue de le voir dans les manuels de l’enseignement secondaire. Et pourtant ! En cette rentrée 2019, un manuel de première évoque la figure du président d’Égalité et Réconciliation. Oh ! certes pas pour lui tresser des lauriers, non. Au contraire. Mais la publicité est plutôt la bienvenue et portera ses fruits, n’en doutons pas, au grand dam de la Déséducation nationale.
À E&R, nous aurions bien aimé que ce soit Fernand Nathan qui évoque notre président, mais ne faisons pas les difficiles. Un manuel en ligne, c’est déjà bien, surtout quand tant de monde a collaboré :
En fin de manuel, après les cours du programme, on trouve des sujets sur lesquels l’enseignant peut faire plancher ses élèves. Tout ce que la bien-pensance peut fournir est à disposition. Un peu après l’évolution du modèle familial et les inégalités de genre, on en vient à Internet, qui a droit à plusieurs doubles-pages, dont une intitulée : « Identifier et contrer les discours complotistes ».
Attention, lecteur complotiste, te voilà mis à nu. Les sources les plus pertinentes du moment sont convoquées. On commence par la fin. Conspiracy Watch, l’« Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot », de ce cher Rudy IIIe Reichstadt, fait parler Soral :
« Alain Soral anime le site Égalité & Réconciliation, première plateforme de relais des théories conspirationnistes. En décembre 2017, il est poursuivi par la justice pour avoir diffusé des dessins antisémites, puis relaxé (arrêt des poursuites). Conspiracywatch.info »
La part belle est donnée à Sophie Mazet, auteur, auteure, auteuse, autrice (la bien-pensance autorise deux formulations pour un sujet féminin, sauras-tu les reconnaître ?) d’un Manuel d’autodéfense intellectuelle, paru en 2015. Sophie est une prof d’anglais au parcours classique, catapultée dans une ZUP du 9-3. Horreur ! « Très vite, elle se trouve confrontée à des jeunes gens capables de croire sans réserve aux informations les plus farfelues, voire les plus effroyables. » Se rappelant de Noam Chomsky, elle décide d’armer ses élèves. Comme elle-même est armée.
« On pourrait s’attendre à ce que les théories du complot se trahissent par leur incohérence. Or c’est plutôt le contraire : un autre indice permettant de repérer un discours complotiste se trouve justement dans son implacable logique. »
Si le discours est cohérent et tient bien la route, mais va contre la doxa, alors c’est du complotisme. C’est même à ça qu’on le reconnaît.
« Une autre caractéristique du discours conspirationniste consiste à refuser, ignorer ou feindre d’ignorer les témoignages, parfois très nombreux, qui ne vont pas dans le sens de sa théorie […]. »
L’éternelle inversion accusatoire…
« Dans tous les cas, pas moyen de débattre, le conspirationniste a réponse à tout. »
Eh oui, c’est souvent le cas quand on a raison !
Du haut niveau ! À l’image de l’ensemble du livre de Sophie Mazet, si l’on en croit une critique négative de lecteur : « Sophie réfute les thèses complotistes les plus grotesques et s’abstient évidemment d’aborder les plus délicates. Il est certain qu’avec ce genre de professeur, les élèves resteront bien dans le rang. »
Oui, c’est bien le but. Garder dans le rang républicain les futurs citoyens, comme ceux qui le sont déjà et pour lesquels les journaux font aussi ce travail de prévention. Comme les Décodeurs du Monde, ici aussi cités, pour démonter une thèse simpliste et grotesque, que l’on veut ériger en preuve de la mauvaise foi des complotistes.
L’ennui, pour ceux qui sont aux commandes, c’est que, sur certains sujets, beaucoup d’élèves apprennent plus vite que leurs professeurs, auxquels on souhaite donc bien du courage. Grâce à ce manuel, bien des adolescents seront mis sur la bonne voie. Avec des ennemis pareils, on n’a même plus besoin d’amis…
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