Alain Soral est un intellectuel, auteur et réalisateur franco-suisse influent. Ses convictions peuvent être réunies sous l’étiquette de « troisième voie française », une sorte d’échappatoire pour ceux qui rejettent les positions politiques traditionnelles de gauche et de droite. Des mouvements équivalents ont émergé un peu partout en Europe depuis quelques décennies.
Les grandes lignes de l’idéologie de Soral incluent le nationalisme, la souveraineté politique, le conservatisme sociétal ainsi que l’opposition au mondialisme, à l’immigration, au féminisme, aux banksters et à une politique étrangère interventionniste et belliqueuse. Le mot d’ordre de cette troisième voie est la « réconciliation » entre la gauche du travail et la droite des valeurs – une politique économique qui valorise le travail individuel et une politique sociale agencée autour du nationalisme et du traditionalisme.
Jeunesse
Alain Soral est né en 1958 dans le sud-est de la France. Il a d’abord été scolarisé dans une école privée catholique réputée avant d’intégrer la prestigieuse École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, fondée en 1648. Il a ensuite suivi les cours de Cornelius Castoriadis, célèbre penseur, philosophe et économiste du XXe siècle.
Castoriadis
Castoriadis promeut une société autonome consciente de son autonomie et de son indépendance et pense qu’elle doit justifier ses lois et ses actions gouvernementales. Historiquement, cela a souvent été le cas dans des régimes de monarchies absolues en invoquant la religion et Dieu, le monarque ayant alors un lien direct avec le Tout-Puissant (ce que Dieu a commandé, nous devons l’instituer par la loi).
Les sociétés capitalistes modernes justifient leur légitimité par une tautologie circulaire ; en prétendant que le capitalisme est logique et juste, tout ce qu’elles jugent profitable est par conséquent logique et juste. Une société autonome et équitable devrait continuellement remettre en question ses lois tout en y adhérant, en les respectant et en les faisant respecter.
Castoriadis a décrit la société moderne comme une lutte entre l’imaginaire créatif et l’imaginaire capitaliste :
La répétition de formes vides, du conformisme, de l’apathie, de l’irresponsabilité et du cynisme en même temps que l’emprise croissante de l’imaginaire capitaliste de l’expansion illimitée d’une "maîtrise rationnelle"…
Parcours post-universitaire
Soral est féru de lecture et a étudié tout le spectre politique. Il était dragueur de rue lorsque la pratique n’était encore que peu connue. Il est devenu maître dans l’art d’attirer de jeunes citadines narcissiques et superficielles et a, selon ses dires, accumulé des centaines de conquêtes. Il a publié un livre sur la drague en 1996. Ses expériences avec ces femmes l’ont mené à développer de fortes convictions antiféministes.
Il a également un fort dégoût des bobos français – les bourgeois-bohème, des jeunes aisés, diplômés, narcissiques et hédonistes attirés par la mode et les tendances : de riches hipsters en moins rétro et plus fashion.
Motivé par son dégoût des bobos et par sa camaraderie avec les ouvriers, il a rejoint le Parti communiste français. Avec le Front national, celui-ci était l’un des quelques opposants à la création de l’Union européenne. Soral a étudié les œuvres de Marx et autres marxistes avant de quitter le parti pour rejoindre celui d’extrême droite, le Front national, où il rédigeait les discours de Marine Le Pen. Il a souligné qu’à la fois les communistes et les membres du Front national étaient fortement nationalistes. En effet, beaucoup d’ouvriers ont quitté le Parti communiste pour rejoindre le Fn à la même période.
Il est très opposé au féminisme et aux communautarismes (les gays, les féministes, les islamistes ou autres groupes multiculturels raciaux). Après les mauvais résultats du Front national aux élections présidentielles de 2007, il crée Égalité & Réconciliation, cherchant à consolider des idées de gauche et de droite qui prônent le nationalisme et le patriarcat et s’opposent au communautarisme, à l’immigration et au sionisme. E&R est un site d’informations alternatives présentant quelques ressemblances avec le mouvement américain alt-right, pro-nationaliste et critique de la culture moderne et du féminisme. Soral explique qu’il s’agit de la réconciliation de « la gauche du travail et la droite des valeurs ».
Alain Soral est un boxeur et entraîneur depuis 2004. Il enregistre des vidéos dans lesquelles il dédie une section spéciale au « con du mois ». Ses travaux et son site sont très populaires malgré les violentes attaques contre lui dans les médias mainstream.
Résumé de ses positions
Très peu d’informations sont disponibles en anglais sur Soral, et même les sous-titres de ses nombreuses vidéos sont difficiles à trouver. Je n’ai que des notions très primaires de français, je me rapporte donc à des sources secondaires et à des traductions. Voici ses principales positions :
Antiféminisme
Il ne voit pas les féministes comme des combattantes pour le travail des femmes (celles-ci ont toujours travaillé) mais comme des activistes anti-famille et anti-mère. La vraie lutte se situe entre riches et pauvres et non entre hommes et femmes qui sont naturellement attirés l’un vers l’autre. Il s’en est pris à des magazines féminins qu’il accuse de modifier la conscience sociale et de reléguer les femmes au statut d’objets. Il met en avant le perfectionnement de soi et la virilité chez l’homme.
Anticapitalisme et anti-consumérisme [1]
Il s’oppose à la consommation et au consumérisme superflus. Il plaide pour une économie libérée des banksters et prône la fin du maternalisme excessif de l’État. Il s’oppose également à la société du désir ainsi qu’au culte de la célébrité.
Anti-impérialisme
Il s’oppose à l’empire mondialiste ainsi qu’à l’impérialisme américain qui s’efforce de diffuser ses vues culturelles, idéologiques, économiques et sociales sur toute la planète et à détruire les États-nations.
Antisionisme
Il s’est attaqué au lobby juif et à ses interventions dans la politique française. Il a fait des déclarations critiques sur les juifs pour avoir été ostracisés dans les sociétés à travers le monde et l’histoire, ce qui lui a valu un embargo médiatique immédiat. Il fait la distinction entre les Français juifs et le sionisme, dans la mesure où les sionistes ont des intérêts opposés à ceux de la France et donc des Français juifs.
Anti-communautarisme
Il préfère le nationalisme au communautarisme, qu’il appelle « un poison ». Il s’oppose aux communautarismes ethnique, racial, sexuel, islamiste ou féministe, irréconciliables avec les standards moraux et nationaux. Il s’oppose également à la société efféminée, gay et transsexuelle, et se désole du manque de modèles masculins forts. Il fait une distinction nette entre l’homosexualité et la communauté gay qui promeut les drag queens, les fêtes, les défilés vulgaires et l’hyper sexualisation.
Anti-vulgarité
Il s’oppose à la vulgarité dans la langue, la mode et les discours, surtout chez les femmes. Il a dit préférer voir une femme porter le voile musulman plutôt que de voir son string. Il critique le blasphème et la vulgarité : il est partisan de la morale et de la pudeur.
Islam
Il est d’avis que la « menace islamique » est une menace artificielle et manipulatrice ; les sociétés islamiques primitives ne sont pas une menace réelle pour les États occidentaux modernes. Il estime que les intérêts mondialistes capitalistes manipulent la région pour détruire la culture antimondialiste et antiféministe de l’islam et favoriser l’hostilité entre les groupes sociaux afin de créer, in fine, un choc des civilisations ou une guerre mondiale qui mèneraient à une prise en main mondialiste totale et au pillage des nations du Moyen-Orient. Il affirme également que les valeurs de l’islam modéré sont parfaitement compatibles avec celles des catholiques modérés français.
Opposition à la culture moderne et aux médias mainstream
Il s’oppose au déclin de la culture et des valeurs occidentales et déplore le piteux état des médias classiques qui l’ont désigné comme paria.
La néo-masculinité
Beaucoup des hommes qui partagent ces mêmes opinions sont désabusés par la politique de gauche aux États-Unis. La troisième voie combine les idées de droite sur la nation, la morale et la loi et celles de gauche sur les questions sociales et économiques. Je suis d’avis que si la gauche et la droite vous détestent, c’est que vous êtes sur la bonne voie. Les idées de Soral résonnent fortement avec la néo-masculinité. Elles sont stimulantes et intéressantes et méritent sans hésitation qu’on s’y consacre davantage.
Un résumé de l’œuvre et des positions de Soral est disponible ici.