Ferney Voltaire, 27 juillet 2018.
Monsieur le Procureur de la République,
Conseil d’Alain Soral, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance les faits qui suivent.
Le 21 juillet dernier une vidéo a été publiée sur Internet à l’adresse https://www.youtube.com/watch?v=Ruy.... Intitulée Alain Soral obsédé sexuel, cette vidéo publiée sur la chaîne YouTube « Jacob Cohen » compte à ce jour plus de 89 000 vues. Il s’agit d’un « direct Facebook » dans lequel Jacob Cohen traite Alain Soral de « connard » (22:24) et de « pauvre type » (26:07), il lui dit « Soral, tu n’es qu’une lavette » (22:30), « je t’emmerde profond » (22:38), « tu n’es qu’un vulgaire usurpateur » (22:41).
Dans les mots par lesquels Jacob Cohen désigne Alain Soral le terme de « taré » revient cinq fois (11:56, 11:58, 18:18, 18:21, 18:26), le terme de « psychopathe » trois fois (à 00:32, 11:59, 26:45), comme celui de « mégalomane » (05:42, 22:45, 26:39) et « mythomane » deux fois (11:59, 14:19). Alain Soral est traité d’« obsédé » (12:49), d’« obsédé du sexe » (deux fois : 12:36, 14:27), de « matamore du sexe » (12:39), de « primate du sexe » (12:42) et de « séducteur borné » (12:46). « Soral, dit Jacob Cohen, c’est un type dont le cerveau se situe au niveau des couilles » (15:16), « c’est un type dont le cerveau se situe au bas-ventre, dans le bas-ventre » (15:24).
Autrement dit, dans cette vidéo qui ne dure que vingt-sept minutes, Jacob Cohen parvient à injurier Alain Soral quasiment au rythme d’une fois par minute. Rien ne permet d’expliquer ou d’excuser une telle démesure. Lorsqu’il dit « Soral, hier, m’a attaqué violemment » (00:13), « il n’est pas question que je le laisse déblatérer sur moi et m’insulter comme il en a l’habitude » (00:24), « il m’a envoyé des insultes » (02:02), « pourquoi me traiter de tous les noms » (03:33), « il me traite de traître et de salaud » (06:04) ou « il va baver des insultes » (10:12), ces allégations relèvent de la diffamation.
L’injure est définie à l’alinéa 2 de l’article 29 de la loi du 29 juillet 1881 comme « toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait précis ». Lorsqu’est constituée la condition de publicité telle que définie à l’article 23 alinéa 1 de la même loi, l’injure commise envers un particulier, lorsqu’elle n’aura pas été précédée de provocations, sera punie d’une amende de 12 000 euros (article 33 de la loi de 1881, alinéa 2).
Les conditions de la poursuite nous semblent réunies, c’est la raison pour laquelle au nom d’Alain Soral je dépose plainte entre vos mains contre Jacob Cohen.
Je vous saurais gré de bien vouloir me tenir informé des suites que vous donnerez à cette plainte, compte tenu du court délai de prescription en la matière.
Votre Bien Dévoué.