L’homme qui hurlait à l’antisémitisme du matin au soir pour un oui pour un non, l’homme qui s’est précipité de manière étrange pour défendre un assassin d’enfant, l’homme qui a considéré le mensonge comme un outil légitime de défense, l’homme qui a démissionné de la LICRA – autant dire du poste officieux de ministre de la Justice – pour s’occuper d’un tueur en série, l’homme qui a déclaré que Dieudonné n’était pas un humoriste, l’homme qui a fait la liste de ce qu’on avait le droit ou pas de dire en France, eh bien cet homme postule désormais à la tête de la CNCDH, la Commission nationale consultative des droits de l’homme, une bonne planque dans un des fromages les plus agréables de la République lié à l’ONU.
L’information provient de Mediapart qui a recueilli la plainte, en quelque sorte, de représentants (anonymes) de cette commission qui voient d’un très mauvais œil l’arrivée probable de l’avocat très politique dans leur institution. Parce que Jakubowicz serait un agent communautaire obsédé par le sionisme et l’antisionisme ? Pas du tout : parce qu’à la tête de la LICRA, qu’il a quittée en décembre 2017 pour la défense de l’enleveur d’enfant Lelandais – au « bénéfice » de qui, on ne sait toujours pas –, Jaku aurait eu des mots blessants pour les communautés... féministe et LGBT !
« Si le nom d’Alain Jakubowicz suscite un tel rejet, c’est en raison des nombreux propos controversés qu’il a pu tenir ces dernières années et qui lui ont valu d’être mis en cause par des associations de défense des droits de l’homme. L’avocat a notamment été accusé à plusieurs reprises de sexisme. »
On aurait mis « sionisme » à la place de « sexisme » que l’affaire aurait été plus sérieuse, et plus intéressante à traiter. Là, on se retrouve devant un cas classique de conflit d’extension entre deux lobbies, le lobby LGBT et le lobby sioniste, plus éventuellement le lobby de la gauche caviar humaniste. C’est donc pour une raison très légère que la possible nomination de l’avocat a été « outée ».
L’homme de la censure sioniste pris au piège de la censure féministe
« En mai 2016 par exemple, interrogé sur la parité au sein du gouvernement, Alain Jakubowicz avait déclaré sur le plateau de CNews : “Avec 15 ministres, ça va être difficile, à moins peut-être qu’on ait un transgenre, ou je ne sais quoi. On est vraiment dans le délire.” Saisi par l’association Act Up, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) n’avait finalement pas prononcé de sanction, tout en soulignant “la grande maladresse des propos”. »
Ah, le CSA, ce bon vieux CSA, prompt à tomber sur un humoriste sans appartenance communautaire pour une vanne sur les femmes, et qui laisse passer les propos ouvertement sexistes de Jaku, en les taxant de simple « maladresse ». Maladresse, les mains au cul d’Haziza à LCP, aussi...
« En janvier 2018, au cours d’une discussion sur Twitter avec l’association féministe et LGBT Les effronté-es, Alain Jakubowicz avait moqué la notion de “féminicide”, avant d’ajouter : “Les violences faites aux femmes sont un sujet trop grave pour être confié aux féministes.” »
D’ailleurs, ces deux sorties antiféministe et anti-LGBT nous le rendraient plutôt sympathique !
Ce qui est encore plus drôle, c’est que le lobby LGBT a un peu fait dans sa culotte, sans jeu de mots, après avoir lancé son barouf anti-Jaku. Étant donné que c’est le Premier ministre qui nomme le président de la CNCDH, la fronde s’est perdue dans les méandres de l’administration...
« L’Inter-LGBT n’a reçu aucune réponse à son courrier, hormis un accusé de réception. Contactés par Mediapart, les services du premier ministre affirment de leur côté qu’“aucune décision n’a été prise” et qu’Édouard Philippe avait bien “pris connaissance” des courriers du bureau de la CNDCH et de l’Inter-LGBT mais que ceux-ci “n’appellent pas de réaction particulière”. Alain Jakubowicz n’a pas répondu pour l’heure à nos sollicitations. »
Malaise TV à Matignon, le PM pris la main dans le sac de la soumission à l’influence sioniste, n’est-ce pas. Heureusement les féministes et les LGBTistes restent dignes, et aucun d’entre eux n’ose avancer avec des pincettes le poids de Jaku dans le lobby sioniste français et donc dans la politique nationale. La preuve :
La commémoration de la nuit de cristal du 9 novembre 1938 sonne comme un coup de semonce sur fond de flambée des actes antisémites en France et en Europe. Le Premier Ministre a raison de le souligner. Et de s’en inquiéter @EPhilippePM https://t.co/8ViDsE07nR
— Alain Jakubowicz (@JakubowiczA) 9 novembre 2018
Jaku, l’antiraciste islamophobe...
Pour être tout à fait honnêtes, il y a un côté authentiquement politique dans l’affaire, mais qui ne va pas jusqu’à la dénonciation du sionisme jakubowiczien : c’est l’islamophobie avouée du personnage, une islamophobie qui représente un des aspect les plus récents et les plus visibles de l’offensive sioniste.
« “Nous devons reprendre le combat contre cette imposture qu’est le concept d’islamophobie”, twittait-il en novembre 2016. “Pour l’islam politique, ’l’arabe’ victime de racisme est devenu le ’musulman’ victime d’islamophobie”, poursuivait-il, avant de conclure : “Une partie de l’extrême gauche, elle, oppose le Blanc forcément dominateur et le Noir, Arabe, musulman nécessairement opprimé.” »
L’oppression doit rester l’apanage d’une seule communauté, vous m’entendez !
On comprend avec cette simple affaire de nomination en douce à quel point le sionisme est un élément constitutif de la politique profonde française, et qu’il a beaucoup de mal à être nommé. En l’occurrence, dans l’article de Mediapart, cette facette très explicative de Jaku ne figure nulle part.
Un ange grassouillet passe, langé dans un drapeau israélien, avec deux missiles sous les aisselles, histoire de terroriser les impudents...