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Agriculture sans eau : un droit de réponse

Nous avons relayé samedi dernier une vidéo du Parisien sur le travail d’un maraîcher qui cultive en région parisienne sans le moindre apport en eau de sa part. Une vidéo qui a suscité beaucoup de réactions, en partie positives, car le propos est conforme à la critique d’une agriculture devenue folle, industrielle, pleine d’intants, mais aussi négatives, car un peu trop caricaturale.

 

Voyons d’abord un droit de réponse d’un youtubeur-cultivateur, qui fait lui aussi pousser des légumes bio :

 

 

Le reportage du Parisien, c’est, comme en ont l’habitude les journalistes, probablement quelques heures sur place, de longs entretiens, pour au final trois minutes de reportage, dont quelques dizaines de secondes pendant lesquelles le maraîcher s’exprime. Peut-être son propos était-il un peu moins caricatural que ce que le montage en a fait.

Voyons maintenant un autre reportage, plus ancien, et moins orienté, qui ne tente pas de nous dire que lorsqu’il n’y a pas d’eau, eh bien il suffit de faire sans (et le secret pour sortir de la pauvreté, ça doit être d’avoir de l’argent…), mais se contente d’exposer le travail d’un maraîcher qui vit se son travail :

 

 

On en sait déjà un peu plus. En fait, le modèle économique est sans doute viable, grâce notamment à des dépenses réduites : pas de couverture du sol à gérer, pas d’apports en eau… Soit un manque à dépenser. Une vente directe aux consommateurs parisiens, donc une absence de manque à gagner à cause de la présence d’intermédiaires. Ce qui permet au cultivateur d’encaisser les années sans, grâce à des années avec qui sont très bénéfiques. On apprend ainsi qu’il ne réussit ses tomates qu’une année sur trois. Donc si cette année remarquablement sèche il peut montrer des tomates croissant sans arrosage, c’est, comme le fait remarquer le youtubeur, grâce à des précipitations de printemps et de début d’été (juin) favorables. Les longues racines de cette plantes lui permettant d’aller chercher l’eau qui reste encore en profondeur. Et si l’on voit le maraîcher planter des semis de salades, c’est sans doute parce que sa manière de faire et de gagner sa vie permet d’encaisser un probable échec, à moins que des pluies ne surviennent (ce qui n’a pas été le cas !). Une pratique culturale qui ne valide guère le propos de la vidéo du Parisien, qui voudrait nous faire croire qu’un plant de tomate peut croître dans une terre totalement sèche.

Ce qui peut énerver un autre maraîcher, qui ambitionne de nourrir la population avec des produit sains, c’est aussi ça : quand il explique à ses clients qu’il faut faire avec la nature et qu’en conséquence, quand il n’y a rien, eh bien il n’y a rien et il faut faire sans. Ce qu’il fait d’un point de vue économique, mais que celui qui doit s’alimenter ne peut accepter. Sauf à aller voir un autre producteur, qui lui fera autrement, que ce soit en bio, ou en « conventionnel ».

Le reportage n’était donc pas inintéressant, mais remarquablement partiel, et partial. Au final, le message est donc plutôt négatif pour l’agriculture biologique, laissant entendre que telle qu’elle ici pratiquée (avec un amalgame implicite avec l’ensemble de la bio), elle n’est pas à même de nourrir le monde, ce que lui reprochent tous les promoteurs de l’agriculture industrielle. Cela ressemble aussi à une promotion à peine déguisée pour la pénurie et le rationnement, qui caractérisent dorénavant le monde que les médias nous vendent.

 

Le reportage du Parisien, sur E&R :

 






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78 Commentaires

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  • #3006920
    Le 9 août 2022 à 10:45 par tchek
    Agriculture sans eau : un droit de réponse

    Bon moi je ne suis pas un specialiste en agriculture, loin de la ; j’ai deja fait un commentaire en faisant reference a Pascal Poot.
    ...mais il me semble que la philosophie de cette agriculture (qui renvoi a Masanobu Fukuoka etc...), c’est que la terre doit etre riche, et l’apport humain doit etre modéré (mais pas absent). Je pense que la philosophie du "non-agir" ne doit pas etre pris a la lettre. Le contraire du "non-agir", c’est l’hyper-ingenierie, c’est a dire les OGM et le transhumanisme.
    Ce principe de la non-intervention humaine, on le retrouve dans la Bible (le "Shmitah" qui veut dire "laissez faire") et dans le confucianisme (le "Wuwei").
    Aujourd’hui on etouffe la terre de produit chimique et d’apport exogene et Big Agro s’en mets plein les poches. Une terre pauvre, plantes exigeantes (qui ne se reproduisent pas) qui dependent du marché de Big Agro, c’est ça qu’ils veulent.
    Au fond c’est similaire a la médecine et a Big Pharma.
    Plus le terrain du corps est en bonne santé (comme la terre), moins il doit dependre d’apport exterieur. Plus le corps reçoit de l’exterieur, plus il est dependant, et c’est pareil pour les plantes.
    Ce qui ne veut pas dire qu’il ne doit pas y avoir d’apport exterieur ! Mais qu’il doit etre modéré ; l’homme doit cultiver la nature, mais il ne doit pas etre ingénieur de la nature (ce qui est de l’hubris prométhéen).

     

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    • #3007043
      Le Août 2022 à 12:42 par giuo
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      Soit on apporte trop de chimie ou trop de travail du sol. Quand je vois le sol nu de ce maraicher, franchement pas de quoi faire croire que le gars apporte une solution. Son sol en plein cagnard monte à 60° pour passer à 15° la nuit. Quelle vie peut tenir dans ces conditions, tout simplement ??

       
  • #3006943
    Le 9 août 2022 à 11:02 par tomates en jardinière
    Agriculture sans eau : un droit de réponse

    Curieux paradoxe : on serait à l’apogée du Progrès, mais on n’y comprend toujours rien en agriculture - comprendre : nous n’arrivons pas à trouver la recette miracle !
    Du rendement oui, mais si la terre ne le veut pas ? C’est alors qu’il faut peut-être un peu moins d’orgueil et se soumettre à la nature du sol.
    L’agro ne devrait pas être une science, on peut chercher à améliorer, mais il ne faut pas penser en terme de système universel adaptable à tous les sols, pour obtenir un même fichier Excel, pratique pour la compta, mais le Vivant ne relève pas de l’"égalité", mais de la diversité qui fait sa richesse en produisant d’innombrables variétés, à tel endroit mais pas à un autre, selon telle méthode, tel climat etc. !
    La jalousie ou la condamnation n’ont rien à faire ici : il s’agit de comprendre et de rester humble face à la Création !

     

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  • #3006944
    Le 9 août 2022 à 11:03 par becalme
    Agriculture sans eau : un droit de réponse

    C’est quoi cette histoire d’agriculture sans eau ? Bill Gates, y’a pas longtemps est passé par là, hasard ? Admettons ! Le reportage fait par le Parisien, étrange non ?
    Après le pass sanitaire, nous voilà dans un satanisme sans eau.

    Dieu Dit : Et Nous Avons Crées toutes choses vivantes à partir de l’EAU.

     

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  • #3007141
    Le 9 août 2022 à 14:48 par Carson
    Agriculture sans eau : un droit de réponse

    Je connais ce type (le potager d’Olivier) qui sous ses airs sympathiques, est soit complètement con, soit de mauvaise foi.

    Quand on parle d’agriculture sans eau, on parle évidemment d’agriculture sans ou presque sans irrigation artificielle. Evidemment que les légumes sont constitués d’eau mais soit c’est le jardinier qui l’apporte avec tous les problèmes de dépendance et de maladies que ça génère, soit ce sont les plantes elles-mêmes qui vont la chercher en développant un puissant système racinaire. Et ça marche aussi dans les climats bien plus chauds que son patelin comme le sud de la Grèce.

    Quant au discours sur les agriculteurs (pardon, exploitants agricoles), c’est un peu caricatural et provoquant mais l’idée est néanmoins valide et taboue (pas touche aux agriculteurs !), leur responsabilité est énorme : remembrements, déforestation, disparition des haies, labourages à outrance, pesticides... C’est tout un système qui in fine, provoque l’érosion des sols, la sécheresse, les phénomènes climatiques intenses, la pollution, la disparition des oiseaux et j’en passe.

    Je ne dis pas qu’ils sont les seuls coupables de ce désastre mais il ne faudrait pas non plus les absoudre sous je ne sais quel prétexte fallacieux du genre "les agriculteurs sont sympas, ils bossent dur eux". On s’en fout ducon que ta grand-mère ne partait pas en vacances, c’est pas le problème.

     

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    • #3007390
      Le Août 2022 à 21:09 par Katia c.
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      "Complètement con ou de mauvaise foi" je crois qu’ il faut redescendre d’ un cran. Un tout petit peu d’ humilité ne vous ferait pas de mal. A moins que vous soyez un expert dans le domaine...Je suis le potager d’ Olivier depuis qqes mois voire années, et c’ est qqun qui est toujours prêt à se remettre en question et qui ne vend pas du rêve. C’ est une figure de référence dans le potager amateur ++

       
    • #3007420
      Le Août 2022 à 22:20 par Carson
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      @ Katia c.

      Je connais aussi son travail chère madame et j’en suis beaucoup d’autres depuis quelques années. Ce n’est pas parce que c’est une "référence" qu’il a raison tout le temps et sur tout. En l’occurence, son intervention n’a aucun intérêt (les légumes sont constitués d’eau gnagnagna) Donc oui, il est soit complètement con parce qu’il ne comprend les idées véhiculées par les mots, soit il fait semblant de ne pas comprendre. C’est typique chez les jardiniers qui croient avoir la science infuse ("moi j’ai toujours fait comme ça donc ça ne peut pas marcher autrement") et qui n’acceptent pas d’autres discours, d’autres méthodes. Pour la remise en question, vous faites dans l’inversion accusatoire.

      Cordialement et bon jardinage !

       
    • #3007472
      Le Août 2022 à 03:33 par giuo
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      Oui la responsabilité des agriculteurs est énorme : Nourrir 10 fois plus de monde avec 100 fois moins de mains d’oeuvre ! faire avec toujours moins de terres arables et malgré tout augmenter la surface boisée (les chiffres sont là !), retirer les outils qui marchent . Et le tout pour un salaire de misère et se faire cracher à la gueule par des gens qui croient s’y connaitre. Et bien allez y faites mieux, il y a plein de terres à reprendre ! Mais bon quand vous allez enfin prendre conscience que la baisse de production alimentaire est due à tout un héritage de lutte contre les agriculteurs, il y a peut être une chance que certaines personnes pourraient se poser de bonnes questions !

       
    • #3007495
      Le Août 2022 à 04:52 par Salade Abdel Slip
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      remembrements, déforestation, disparition des haies
      Y’a bien longtemps que c’est finit
      Aujourd’hui on plante des haies c’est même subventionné depuis des années, déforestation aussi c’est faux et c’est même le contraire avec la perte petit à petit des terres agricoles et le rachat par les sociétés de chasses et les particuliers quant au remembrement arrête un peu le discours mensonger de l’Adear et de la confédération paysanne..En France, la grande période des remembrements correspond à l’accélération de la modernisation de l’agriculture entre 1955 et 1975 regarde le code rural, les avancées, le changement de politique agricole (et attention aux excès de malhonnêteté entre foncier agricole et foncier agricole transformé en urbanisme ce qui n’est pas le fait des agriculteurs)
      Toutes ces spéculation ce n’est pas l’agriculteur qui les fait
      SAFER chambre d’agriculture, ministère je vois pas d’agriculteurs passer des lois décrets ou autres normes obligations , cadastres...l’agriculteur en grande majorité les subit

       
    • #3007498
      Le Août 2022 à 05:18 par Salade Abdel Slip
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      @carson
      pas touche aux agriculteurs
      J’espère que tu n’es pas sérieux
      Partout le discours anti agriculteurs bat son plein
      Ici même sur les commentaires, dans le milieu Adear, Confédération Paysanne, chez les néo ruraux, tous les jours à la télé et radio (documentaires Arte, Aymeric Caron, antispecistes, Solveig Halloin, Étienne Liebig, internet et les MSV, Civam, les Bourguignon...)
      Attali lui-même est cité par des néo ruraux, des antispecistes
      Les associations L214, association Brigitte Bardot, 269 Libération animale et 269life
      Les vegans et Antifas Vegans
      Chez certains natios et même chez les catholiques traditionalistes ( j’ai vu une petite conne faire une conférence pour des tradis sur internet)
      Je passerai sur les lobbies, avec Yann Arthus Bertrand
      Etc, etc...
      Les Agriculteurs pas touche, c’est une plaisanterie ?

       
    • #3007713
      Le Août 2022 à 12:24 par Zouzou
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      @Salade Abdel Slip et @giuo : merci de vos interventions. Quand je lis les conneries d’un Carson et que je constate qu’elles se répandent et sont reprises jusqu’ici, j’ai envie de me pendre... Heureusement que ma religion me l’interdit.

       
    • #3007744
      Le Août 2022 à 13:15 par Carson
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      @gluo
      "Nourrir 10 fois plus de monde avec 100 fois moins de mains d’oeuvre !" C’est bien le fond du problème : mécanisation à outrance, esprit de rentabilité économique au détriment de tout le reste et à commencer par le lien social.

      "faire avec toujours moins de terres arables et malgré tout augmenter la surface boisée (les chiffres sont là !)" Les reboisements sont de piètre qualité et à visée purement économique. Il ne suffit pas de planter un arbre pour créer une forêt. Vous parlez d’ailleurs à juste titre de surface boisée.

      "Et bien allez y faites mieux, il y a plein de terres à reprendre ! " C’est exactement ce que je fais. Mais n’espérez pas trouvez chez moi des tracteurs et de la monoculture sur des hectares pour essayer de gratter des subventions.

      @Salade Abdel Slip
      Je parle du discours sur les agriculteurs qui vise à les caricaturer en un groupe uniforme et les déresponsabiliser totalement sous le prétexte qu’ils bossent dur et gagnent mal leur vie. Pour le reste, rien à redire.

       
    • #3007912
      Le Août 2022 à 18:44 par giuo
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      Ben se dire agriculteur ou vivant de sa terre, selon moi, faut avoir fait quelques cycles pour s’en prévaloir... Et puis c’est bien les gars qui font sans tracteurs et sur des petites surfaces mais bon, ils ne nourrissent qu’un millième de la population (une micro niche) donc c’est bien de les écouter mais aussi de les replacer dans le poids qu’ils pèsent ! Les agriculteurs doivent endosser la piètre qualité des plantations d’arbres, ben je comprends que c’est une profession qui se plaint beaucoup : ils seraient responsables de tout y compris du taf des forestiers !! Oui l’eau est importante et on ferait moins chier avec des reglementation, on pourrait même implanter des cultures sans aucun travail, valoriser une culture en plein cagnard simplement par un semis sans travail de sol et un bon coup d’irrigation, mais vu qu’on est dans le tabou (car oui on cogne en permanence sur les agriculteurs) ben on limite un gars pour bien lui dire que ce qu’il fait c’est de la merde. Franchement , dans ces conditions, les gens ne méritent pas de manger à la qualité à laquelle ils disposent. On parle mécanisation. Alors au bout de 20 ans de métiers, je commence à changer de stratégie et me dire que d’investir pour avoir de la main d’oeuvre n’est pas compatible avec notre époque, je suis contre la robotisation, mais le choix est-il possible (quand on a été employeur pendant 10 ans on peut commencer à répondre) ? Ah oui aussi la mécanisation, ça permet de fideliser un salarié, si le gars a accès à un tracteur qui ne le casse pas en deux à la fin de la semaine, il en tiendra compte. Donc merci de parler de ce que vous connaissez, vous vous mettez dans une niche, c’est très bien mais cela ne nourrira pas tout le monde, voire si peu de gens. Apprenons d’abord à cohabiter avant de se bouffer le pif entre producteur (mais bon pour certains, c’est LA motivation première de cogner sur la minorité !).

       
    • #3007930
      Le Août 2022 à 19:19 par Salade Abdel Slip
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      @Carson
      Je suis agriculteur, je produits légumes, miel et des cochons.. (et c’est pas juste quelques cageots) si on se mécanise pas on crève, nous c’est pas un hobby, c’est un travail qui fait vivre nos familles
      Je produis plusieurs tonnes de légumes semaine
      Et mon épouse fait les marchés
      On travaille 7/7, 365 jours par an, donc venir nous faire la leçon c’est fort de café
      Nous on a ni choisit les choix de l’UE, de la PAC, on a rien choisi ni le cahier des charges, ni les lois, ni les décrets, ni nos obligations, normes, réglementation...
      C’est pas parce que tu débutes que tu dois cracher sur ceux qui font ça depuis toujours et toute une profession, quand tu auras quelques décennies de boulot, que tes fils aussi là on pourra te prendre au sérieux
      Nous on t’insultes pas, de grâce fait pareil
      Merci

       
    • #3007971
      Le Août 2022 à 21:26 par Agricult’E&R
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      Déjà vu son étale, et le narratif, j’y crois pas
      Le reportage : 21000 pieds de tomates, lui parle de 10 kilos par pied, donc 210 000 kilos de tomates
      Ouai 210 000 kilos sans traitement, sans eau, sans apport , mais bien sûr
      Vu le coût du gasoil, le coût d’un tracteur, le coût des charges, le coût d’un camion , le temps/coût/travail...le type plante 21 000 pieds de tomates plus le reste à côté, et prend le risque de tout perdre
      Mon cul
      Même en bio on traite, et croire que monsieur s’il y a une sécheresse comme cette année ne va pas arroser et risquer de perdre 210 000 kilos de tomates
      Mais oui !

       
    • #3007995
      Le Août 2022 à 22:55 par Carson
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      @giuo et @Salade Abdel Slip

      On peut très bien cohabiter tout en ayant des échanges virils, je ne vois pas où est le problème. Je n’insulte personne et chacun fait ce qu’il peut avec ses moyens. Tout le monde est prisonnier d’un système qui est malade. Je connais très bien le problème, c’est le même pour tout le monde : comment payer ses factures à la fin du mois ?

      Mais je me permets de poser quelques questions : comment concilier dans ce système de dingue impératif économique et fertilité des sols ? Pour qui cette question est-elle pertinente ? Le fait que le nombre d’agriculteurs en France n’ait cessé de baisser est-il un progrès ?

      Chacun verra naturellement midi à sa porte et ces questions en soulèvent bien d’autres mais il ne faut pas s’étonner des conséquences quand on chérit les causes.

      Bon courage et bonne continuation.

       
    • #3008626
      Le Août 2022 à 06:49 par giuo
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      Effectivement pas d’insulte mais du dénigrement. La chose à prendre en compte est le recul qu’a un gars, cela change beaucoup de choses. Donc un nouvel arrivé dans le métier qui sait que son système est beaucoup mieux que les autres qui ne comprennent rien, ben désolé, c’est du mépris. L’agriculture n’a pas besoin de ça , venant d’un autre agriculteur.

      "Mais je me permets de poser quelques questions : comment concilier dans ce système de dingue impératif économique et fertilité des sols ?" L’agriculture de conservation le permet (et elle se fait cogner sur la tronche par des manières détournées, via le glyphosate, et ce sont les mêmes personnes qui ont tout instrumentalisé)
      "Pour qui cette question est-elle pertinente ?" Pour n’importe quel agriculteur consciencieux. Je suis passé en bio pour des raisons économiques , et je vois bien la différence (sur les deux plans, techniques et financiers), maintenant, les mêmes ordures veulent casser l’élevage (toujours les m^mes à la sale besogne).
      "Le fait que le nombre d’agriculteurs en France n’ait cessé de baisser est-il un progrès ?" Oui pour tous ceux qui se sont barrés des campagnes, mais il faut différencier le confort du long terme et le prix de ce confort, là c’est autre chose !!

      Chacun verra naturellement midi à sa porte et ces questions en soulèvent bien d’autres mais il ne faut pas s’étonner des conséquences quand on chérit les causes.

       
  • #3007166
    Le 9 août 2022 à 15:14 par JL29
    Agriculture sans eau : un droit de réponse

    Très franchement, je pense que le monde végétal reste très mystérieux dans sa façon d’occuper la surface du globe, j’habite en milieu rural depuis 2015 où j’ai acheté une petite maison à l’époque, et j’ai la nette impression que les plantes et moi ont passé comme un pacte de non-agression réciproque, un genre de vivre-ensemble si vous voulez, bien sûr de temps en temps je suis obligé de sévir, notamment avec le roncier qui ne laisse pas de m’étonner dans ses capacités défensives.
    Je précise que je ne suis pas un agriculteur dans la nécessité de gagner sa vie en vendant fruits et légumes aux marchés locaux, activité que je serais bien incapable de mener à bien, simplement je finis par me demander si les végétaux n’ont pas une âme qui leur soit propre, à l’instar des animaux.

     

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  • #3007193
    Le 9 août 2022 à 16:08 par Falacha
    Agriculture sans eau : un droit de réponse

    Dans les 2 vidéos c’est le même type non ?

     

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  • #3007215
    Le 9 août 2022 à 16:49 par Bébert
    Agriculture sans eau : un droit de réponse

    Il passe à côté de l’essentiel dans cette vidéo, la ferme du maraîcher Maschetti a brûlée, et il dit qu’il a perdu 30 ans de travail.
    A votre avis pouquoi il ne dit pas qu’il a perdu 1 an de travail mais 30 ?
    Il a tout simplemment sélectionné les graines de ses légumes de façon à ce que les générations successives s’adaptent à un milieu plutôt sec !

     

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    • #3007404
      Le Août 2022 à 21:46 par guibus
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      donc sa ferme a brûlé après ce reportage .... bizarre bizarre .... c’est une chose qui doit en arranger certains, et pas des plus pauvres.

       
    • #3007473
      Le Août 2022 à 03:37 par giuo
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      A cette période de l’année, si ses semences sont dans un hangar, ce gars là a un gros problème...
      Une seule année sans récolte et c’est tout le travail de semenciers qui est mort, alors quand le gars te dit qu’une perte de récolte ce n’est pas grave, alors il ne travaille pas sur ses semences. J’ai eu un atelier qui a brulé (je suis agriculteur) et bien que ce en soit que de la ferraille, je te confirme que c’est une carrière qui est détruite.

       
    • #3007534
      Le Août 2022 à 07:12 par Coquillages et crustacés
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      Excellente remarque. Les agriculteurs qui ont 700 hectares pratiquent aussi cette sélection, désormais. Ils choisissent une parcelle test, où ils plantent 4 ou 5 variétés différentes de colza par exemple, pour sélectionner celle qui donnera le meilleur rendement même en conditions difficiles. Et année après année, ce sera cette variété là, la plus résistante, qui sera semée ailleurs. De plus en plus d’agriculteurs pratiquent aussi le semis de plantes de couverture, des adventices qui permettent au sol de se régénérer, d’être moins.sec et plus riche, entre 2 semis. De même, ils ne labourent plus qu’en surface (3 cm) au lieu de retourner complètement la terre sur 40 cm, ce qui est nuisible à tout l’écosystème. Il ne faut pas croire : les agriculteurs changent leurs pratiques. C’est lent, il y a encore beaucoup de récalcitrants qui aiment leur champs nus et "propres" entre 2 semis, mais la baisse des rendements aura raison des rétifs : ceux qui auront changé leurs pratiques auront bientôt fait la démonstration qu’ils avaient raison. Une exploitation agricole, c’est beaucoup d’inertie et du temps long pour parvenir à un équilibre. Il n’y a pas de graine magique ni de pratique magique qui permette de concilier rendement et environnement du jour au lendemain. D’où la nécessité vitale d’accompagner les agriculteurs dès maintenant pour avoir des pratiques plus saines dans 5 ou 10 ans.

       
    • #3008628
      Le Août 2022 à 06:53 par giuo
      Agriculture sans eau : un droit de réponse

      Coquillages et crustacées :
      Ce changement de pratique (agriculture de conservation est grandement menacés par la mise sur la sellette du glyphosate (si les basses manœuvres étaient connues sur ce dossier, on croitrait une conspiration), et toujours la mise dos à dos des conventionnels contre les bios, donc on peut changer les pratiques mais il faut faire gaffe aussi quand on veut interferer dans ces histoires très techniques.

       
  • #3007344
    Le 9 août 2022 à 19:54 par Thib maraîcher bio
    Agriculture sans eau : un droit de réponse

    Bonjour à l’équipe d’ER, et merci d’avoir pousser un peu plus l’analyse et d’avoir su garder votre esprit critique quand à ce sujet de l’agriculture et plus particulièrement du maraîchage.

    C’est un sujet que je connais bien, étant moi même maraîcher bio. Je ne rentrerais pas dans les détails à étaler ma pseudo-science sur le fait que oui ou non la rosée du matin, le taux d’hygrometrie, si une plante qui s’enracine à plusieurs endroits est considéré comme un pied où plusieurs, si paillage oui ou non ou peut être etc...

    Non, ce que j’aimerais faire passer comme message, c’est svp ne faites pas comme tout ces "commerciaux" de la nouvelle agriculture, ces néo-paysans comme ils aiment à s’appeler, qui vendent des concepts et surtout du rêve à bon nombre de personnes qui.ne savent pas ce que c’est que le maraîchage diversifié, en parlant de "permaculture", de nouvelles méthodes de culture soit disant révolutionnaires et si simples ! Ces gens je les ai côtoyé, j’ai pu voir leur malhonnêteté. Je vous le dit d’avance, on ne peut pas être maraîcher et passer son temps à écrire des.bouquins, faire le tour de la France pour faire des conférences, des vidéos, des formations etc. Le maraîchage biologique diversifié est un métier qui demande beaucoup de temps de travail pour tout cela.
    Si il y à bien une chose à se mettre dans la tête c’est que le maraîchage N’EST PAS DU JARDINAGE ! C’est un MÉTIER (pour ma part un des plus beau). Un métier difficile, physiquement et mentalement, qui repose sur un modèle économique fragile, un métier dans lequel on ne compte pas ses heures, qui demande attention, rigueur, organisation au poil, un métier malheureusement peut valorisé par le peu de valeur ajouté qu’engendre la vente de légumes, qui nous remet d’ailleurs bien en face des yeux la dur réalité de ce qu’est le marché du légume frais... enfin voilà pourquoi beaucoup de petits.malins on compris qu’il était plus simple et plus lucratif de vendre des livres et des formations bidons, que du légume.

    Donc oui en ce moment il faut arroser, sinon rien ne pousse et tout crame. Et pour ça en ce moment je me lève en pleine nuit pour changer les lignes d’irrigation par exemple...

    Je serais ravi de vous apporter mon expérience réelle du terrain, afin d’éviter que cette image mauvaise et délétère du métier ne se propage.

    N’hésitez pas à m’envoyer un mail si cela vous intéresse ce sera avec grand plaisir.

    Continuez comme ça, cordialement.

     

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  • #3007442
    Le 9 août 2022 à 23:18 par Jean-Pierre
    Agriculture sans eau : un droit de réponse

    Bonjour je connais la chaine de ce "jeune" influenceur qui a commencé en 2017 un potager pour sa famille, c’est bien qu’il s’y mette mais ses leçons me laissent perplexe à chaque fois, j’ai l’impression d’un débutant qui donne son avis sur toutes ses expériences. Pourquoi pas ? Il a le droit... J’ai appris de mon voisin de 90 ans, oui j’arrose quand il fait canicule, sinon jamais, j’ai ni entrant ni sortant, ça pousse bien et ça fait 25 ans...

     

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  • #3008993
    Le 12 août 2022 à 21:10 par Morel
    Agriculture sans eau : un droit de réponse

    Selon moi les besoins en matière d’irrigation varient en fonction du type de sol sur lequel on cultive, la zone géographique, la saison et bien sûr le type de légume...Allez donc faire pousser un céleri ou un chou dans le Var sur un sol superficiel en plein été !
    La ou je travaille, nous récupérons 70m3 d’eau de pluie que nous stockons dans une citerne souple. Nous irriguons avec cette quantité un grand potager de 600m2 cultivé situé sur un coteau calcaire Normand durant la période sèche( de mai à septembre).
    J’ai cependant observé que les tomates n’avaient effectivement pas de gros besoins en eau, notamment en période de fructification... En revanche, leurs fruits tendent à devenir plus petit si on ne les arrose plus du tout.

     

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