Les forces talibanes ont pris la ville de Jalalabad et menacent désormais de s’emparer de Kaboul. La capitale afghane est le dernier rempart face à leur prise de contrôle totale du pays.
Les talibans ont pris la ville de Jalalabad dans la matinée du 15 août, a appris l’AFP auprès de résidents, ce qui ne laisse plus que Kaboul, la capitale, comme grande ville encore contrôlée par le gouvernement.
« Nous nous sommes réveillés ce matin avec les drapeaux blancs des talibans partout en ville. Ils sont dans la ville. Ils sont entrés sans combattre », a déclaré à l’AFP Ahmad Wali, un habitant de Jalalabad.
Les talibans ont aussi revendiqué la prise de la ville. « Il y a quelques instants, les moudjahidines sont entrés dans Jalalabad, la capitale de la province du Nangarhar. Toutes les zones sont maintenant sous leur contrôle », a déclaré Zabihullah Mujahid, l’un de leurs porte-paroles.
Kaboul, dernière grande ville aux mains du gouvernement
Outre Kaboul, une poignée de villes mineures sont encore sous le contrôle du gouvernement. Mais elles sont dispersées et isolées de la capitale, et n’ont plus une grande valeur stratégique.
En à peine dix jours, les talibans ont pris le contrôle de la très grande majeure du pays et sont arrivés aux portes de Kaboul, qu’ils ont maintenant complètement encerclée.
Le 14 août au soir, les talibans avaient pris Mazar-i-Sharif, la quatrième plus grande ville afghane et le principal centre urbain du nord du pays.
Les talibans ont lancé leur offensive en mai à la faveur du début du retrait final des troupes américaines et étrangères, qui doit être achevé d’ici le 31 août.
Ils se sont d’abord emparés de vastes territoires ruraux sans rencontrer une grande résistance. Puis leur avancée s’est accélérée de manière spectaculaire ces derniers jours, nombre de villes tombant entre leurs mains presque tout aussi facilement.
Face à cette offensive, Joe Biden a décidé le 14 août de porter à quelque 5 000 soldats le déploiement militaire à Kaboul pour sécuriser l’évacuation de civils, tout en défendant sa décision de mettre fin à 20 ans de guerre en Afghanistan.
Le président américain a annoncé dans un communiqué qu’après avoir consulté ses conseillers en matière de sécurité nationale, il avait décidé qu’« environ 5 000 soldats » seraient déployés à l’aéroport de Kaboul pour évacuer le personnel diplomatique, ainsi que les Afghans ayant travaillé pour les États-Unis et craignant des représailles des talibans.
Joe Biden a prévenu les talibans que toute action qui « mettrait en danger des ressortissants américains ou notre mission recevrait une réponse militaire rapide et forte ».
« Une année ou cinq années de plus de présence militaire américaine n’aurait fait aucune différence, quand l’armée afghane ne peut ou ne veut pas défendre son propre pays », a-t-il ajouté, précisant : « Je suis le quatrième président à mener une présence militaire américaine en Afghanistan – deux Républicains, deux démocrates [...] Je ne lèguerai pas cette guerre à un cinquième. »
Dernières nouvelles : les talibans entrent dans Kaboul
Les talibans ont commencé à envahir Kaboul, a annoncé le ministère afghan de l’Intérieur. Il s’agit de la dernière grande ville encore aux mains du gouvernement.
Ce dimanche 15 août, après s’être emparés de la ville de Jalalabad, dans l’est du pays, les talibans ont commencé leur avancée vers la capitale afghane, selon une déclaration du ministère de l’Intérieur. En quelques jours, ils ont envahi la majeure partie du pays, laissant seule Kaboul sous le contrôle du gouvernement afghan.
Un porte-parole du mouvement cité par Reuters affirme que les combattants ont reçu l’ordre d’éviter les violences et de laisser passer les personnes qui souhaitent partir.
Le porte-parole a fait savoir dans un communiqué que des négociations sont en cours pour assurer une transition pacifique du pouvoir. Il appelle la population à ne pas quitter le pays, assurant que les talibans ne riposteront ni contre les militaires, ni contre les civils.
Lire la suite de l’article sur fr.sputniknews.com