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Le porte-parole du mouvement islamiste, Zabihullah Mujahid, a déclaré, lors d’une conférence de presse à Kaboul, que le cofondateur des talibans, Abdul Ghani Baradar, prendrait le poste de vice-Premier ministre, soit le numéro deux du nouvel exécutif afghan. Chef du bureau politique du mouvement islamiste, ce dernier a mené les négociations avec les États-Unis et a signé l’accord qui a conduit au retrait des Américains d’Afghanistan, après vingt ans de guerre.
Le mollah Mohammad Hassan Akhund prendra, quant à lui, la tête du gouvernement. Le nouveau Premier ministre afghan était un proche collaborateur et conseiller politique du chef suprême, le mollah Omar. Sous le premier gouvernement taliban, il a notamment été vice-ministre des affaires étrangères et gouverneur de la province de Kandahar.
Par ailleurs, le mollah Yaqoub, fils du mollah Omar, est nommé ministre de la Défense, et Sirajuddin Haqqani devient ministre de l’Intérieur. Ce dernier est le chef du réseau Haqqani, fondé par son père. Ce réseau est qualifié de terroriste par Washington, qui l’a toujours considéré comme l’une des plus dangereuses factions combattant les troupes afghanes et de l’OTAN au cours des deux dernières décennies. Aussi, Amir Khan Muttaqi, négociateur taliban à Doha, a été nommé à la tête du ministère des Affaires étrangères.
« Le gouvernement n’est pas au complet », a toutefois souligné M. Mujahid, assurant que son mouvement, qui a promis un exécutif « inclusif », allait essayer de « prendre des gens d’autres régions du pays ». Les talibans sont effectivement attendus au tournant par la communauté internationale, qui a prévenu qu’elle jugerait le mouvement islamiste sur ses actes.
À la suite des annonces, le chef suprême des talibans, Haibatullah Akhundzada, dont les interventions publiques sont très rares, a demandé au nouveau gouvernement de faire respecter la charia. « J’assure tous nos concitoyens que les gouvernants travailleront durement à faire respecter les règles islamiques et la charia dans le pays », a-t-il ainsi affirmé dans un communiqué en anglais.
Il a aussi ajouté que le nouveau gouvernement fera en sorte d’installer « une paix, une prospérité et un développement durables » dans le pays et a enjoint à ses compatriotes de ne pas quitter le pays, assurant que le régime taliban « n’a de problème avec personne ».
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