Salut Soral,
Depuis mon continent (et parfois, étant sur vos terres), je suis tout ce qui se passe et se dit de l’autre coté. Vous avez partagé, d’ailleurs, certains de mes articles dans lesquels vous étiez cité, en bien, ainsi que bon nombre d’« anti-système ».
Actuellement, vos ennemis cherchent à vous atteindre, voire à vous éteindre. C’est pendant ces moments difficiles que vous saurez qui sont vos meilleurs amis. Nul n’est parfait. Chacun d’entre nous a fait, ou fait encore, des choses, intimement, qu’il n’aurait jamais [voulu] voir exposées au grand jour. Nous vivons tous des contradictions, comme le dit bien Tariq Ramadan, avec qui j’aimerais vous voir vous réconcilier intellectuellement, malgré vos divergences idéologiques. Poussée plus loin, cette réconciliation devrait, à termes, réunir tous les autres, dissidents, quelles que soient vos divergences et le degré de leur dissidence.
En tout cas, moi, je ne vous jugerai pas sur le plan moral, à cause d’une affaire dont on connaît peu les tenants et les aboutissants. Vous l’avez insultée, cette fille, d’accord, mais, elle aussi, a dû vous injurier. « Sales Négresse » ou « sale Blanc », peu importe. Que ne dirions-nous pas sous l’effet de la colère ? Des questions légitimes demeurent, même si cela ne regarde personne : comment en êtes-vous arrivé là et pourquoi ? Qui d’entre vous fut le premier (ou la première) à insulter ? Il n’y a que vous deux qui savez les réponses. Si compatissant serai-je à l’égard d’une jeune femme noire violemment agressée, parce que je suis un Noir aussi, je ne cesserai de me poser la question de savoir qu’a-t-elle fait ou dit avant d’être si grossièrement insultée ? Une dispute se fait à deux, généralement, je crois.
Malgré tout ce qui se dira sur cette triste et abjecte histoire, ce que vous défendez et dénoncez, dans l’intérêt des vôtres, reste et restera toujours légitime pour moi. Vous n’êtes pas le Prophète Youssouf, qui résista à la belle épouse du roi, dont les formes pourraient faire tomber certains « imams » ou des « prêtres ».
Vous restez, à mes yeux, un combattant. Je n’ai donc pas besoin de vous demander de rester fort. Dans ces genres de situations, vos adversaires excelleront en talent dans leur rebutante mission de manipulation des tensions existant entre vous et quelques-uns de vos détracteurs, qui peuvent avoir raison ou se tromper de bonne foi.
Je vous conseille à vous, à Jo Dalton, à ma petite sœur black, Binti, de cesser vos enfantillages et de faire preuve de sagesse. S’il vous plait, Soral, ne publiez rien d’outrageant sur cette jeune femme, qui aurait pu être votre épouse, on ne sait jamais, si des bisbilles n’étaient apparues entre vous, parce que vous paraissez vous être « aimés ».
Un mot à Dalton. Cher Jo Dalton, pour vous avoir écouté, j’ai énormément de respect pour vous, quoique quelque fois je me demande toujours pourquoi vous êtes vindicatif à l’égard de certains frères comme Kemi. Cherchons à nous entendre, à nous comprendre et à nous accepter. Nos vrais adversaires se trouvent ailleurs. Ne les laissons pas profiter de nos divergences. Jo, vous êtes, sur certains points, un exemple pour certains jeunes. Alors, donnez le bon exemple, toujours, comme vous le faites à travers certaines actions que vous menez à travers le monde.
Soral, personne ne me fera avaler que vous êtes un esclavagiste. Vos histoires d’amour ne m’intéressent pas non plus. Je vous prie, à tous, de sortir grandis de cette regrettable histoire.
La fille est une sœur. Je ne souhaite pas voir sa vie voler en éclats. Protégez-la comme vous protégerez votre propre sœur, votre épouse ou votre fille. Soral, gardez votre verve, ne changez pas d’un iota. Personne ne devra vous ébranler, surtout pas ces pédophiles criminels qui vous taxent de tous les noms, alors que votre amour pour la France n’a pas de limite. On ne peut reprocher à un citoyen son patriotisme.
J’espère que le petit bonhomme que je suis, venant d’un continent appauvri par certains de vos « ancêtres » et compatriotes politiciens, vous fera entendre raison. Je ne saurais terminer, sans dire mes respects aux forces de l’ordre françaises, qui ont compris que les hommes politiques ne font que les instrumentaliser. L’arrestation de Kemi Seba le prouve encore.
Vous êtes tous des frères. Protégez-vous mutuellement !
Nul n’est à l’abri. Parole d’un averti.
Le Sociologue rebelle