Les viols présumés pour lesquels Legrand est jugé en tant que mineur auraient été commis sur les victimes des viols pour lesquels il a déjà été acquitté.
Dix ans après le fiasco qui avait ébranlé l’institution judiciaire, l’affaire d’Outreau resurgit avec l’ouverture dans une ambiance électrique, mardi à Rennes, du procès de l’un des 13 acquittés, Daniel Legrand, qui doit répondre de viols sur enfants qu’il aurait commis alors qu’il était mineur. Dès le début de l’audience publique, le président de la cour d’assises des mineurs d’Ille-et-Vilaine est intervenu pour calmer les échanges tendus entre avocats des parties adverses, réclamant des débats « clairs (et) aussi sereins que possible ».
« On préfère faire le procès des procès que de faire le procès », a déploré lors de l’audience Me Léon-Lef Forster, avocat des parties civiles Chérif et Dimitri Delay, tandis que Me Dupond-Moretti, l’un des défenseurs de Daniel Legrand, dénonçait « tous ces gens qui voient des pédophiles partout ».
Daniel Legrand – dont le père homonyme et décédé en 2012 était aussi l’un des acquittés d’Outreau – est poursuivi pour des accusations de viols retenues contre lui en 2003 à l’issue de l’instruction initiale de l’affaire d’Outreau, menée par le juge Fabrice Burgaud, mais qui n’avaient pas encore été jugées pour la période où il était mineur. L’examen de sa personnalité figure au programme des débats de mardi après-midi. Comme pour les faits supposés commis alors qu’il était majeur et pour lesquels il a été acquitté, ces viols présumés auraient été commis sur les quatre fils de la famille Delay, dont le père et la mère ont reconnu avoir abusé sexuellement.