C’est Frédéric Haziza qui a révélé l’identité de Paul Bismuth et qui l’a contacté. Ce dernier avait alors annoncé son intention de porter plainte pour « usurpation d’identité ». Face à la pression des émissaires de Nicolas Sarkozy, Francis Szpiner et Gilles-William Goldnadel notamment, Paul Bismuth renoncerait aujourd’hui à toute poursuite. Voyage dans les territoires occupés de la République…
Nicolas Sarkozy avait été mis sur écoute par la justice à partir d’avril 2013 dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire pour « corruption » sur un éventuel soutien financier de la Libye à la campagne présidentielle du candidat UMP en 2007. Le 7 mars, Le Monde révélait qu’une deuxième ligne avait été ouverte pour que l’ancien président de la République puisse communiquer avec son avocat Thierry Herzog. Ce dernier avait expliqué le soir même à BFM TV qu’il avait bien communiqué avec Nicolas Sarkozy, mais à l’aide d’un téléphone acheté sous un nom d’emprunt car il « avait de forts soupçons sur des écoutes sauvages ». Nicolas Sarkozy appelait donc son avocat via un téléphone, avec un forfait de type mobicarte SFR, téléphone acheté sous le nom de Paul Bismuth. Le vrai Paul Bismuth, interrogé par I24news le 19 mars, a dévoilé l’identité du journaliste du Canard enchaîné (édition du 12 mars) qui l’avait contacté, un certain Frédéric Haziza.
Contacté par Frédéric Haziza (journaliste à Radio J, LCP et Le Canard enchainé) le 10 mars, Paul Bismuth avait annoncé dans un premier temps son intention de porter plainte pour « usurpation d’identité ». En effet Bismuth est une vieille connaissance de Thierry Herzog, puisqu’ils étaient ensemble au lycée Jacques Decour (Paris 9ème). Ce dernier a depuis fait son Alyah pour devenir promoteur immobilier à Tel-Aviv.
Depuis le 12 mars, l’entourage de Nicolas Sarkozy a donc tout fait pour dissuader Bismuth de porter plainte. L’avocat Francis Szpiner l’a appelé le jour même, tout en osant déclarer : « Je ne lis pas Le Canard enchaîné et je ne commente donc pas les articles que je ne lis pas » (JDD.fr du 19 mars). Bismuth avait renoncé à porter plainte (LCI 13 mars 2013) avant de se raviser face au harcèlement. Il précisait hier encore n’avoir « renoncé à rien » (Canard enchaîné). Entretemps, Sarkozy avait dépêché un autre émissaire, Gilles-William Goldnadel (avocat de Patrick Buisson, secrétaire national de l’UMP et membre du comité directeur du CRIF) qui s’est même déplacé au domicile de l’intéressé en Israël.
Voir aussi, sur E&R : Sarkozy et les "Bâtards de Bordeaux"