Près de trois mois après la publication du Consentement, Francesca Gee revient sur son adolescence sous l’emprise de l’écrivain accusé de pédophilie.
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Dans cette interview, elle revient sur les trois années passées auprès de l’écrivain, alors qu’elle avait 15 ans et lui 37, puis comment il a utilisé, contre son gré, son image et ses lettres dans ses écrits, y compris dans son essai défendant la pédophilie Les moins de seize ans.
« Il n’a cessé de se servir de moi pour justifier l’exploitation sexuelle des enfants et des adolescents », a-t-elle écrit dans un manuscrit refusé notamment par Grasset, éditeur du Consentement. De cette expérience qu’elle qualifie de « cataclysme », elle avait en effet tiré en 2004 un ouvrage… refusé par tous les éditeurs sollicités.
Comme Vanessa Springora avant elle, Francesca Gee a rencontré Gabriel Matzneff pour la première fois en 1973, alors qu’elle était avec sa mère, et a vécu avec lui trois ans. Avec l’aval de ses parents.
Des rencontres avec l’ancienne ministre de la Santé
C’est le choc provoqué par la parution et le succès du Consentement qui l’a conduite à sortir du silence. « Une ou deux semaines plus tard, je me suis rendu compte que je faisais totalement partie de cette histoire », raconte cette ancienne journaliste, qui travaille actuellement sur un nouveau manuscrit après avoir passé des années à demander que des photos d’elle et ses anciennes lettres soient retirées des ouvrages de Matzneff.
Dans l’entretien, Francesca Gee évoque aussi l’ancienne ministre de la Santé, Michèle Barzach (1986-1988), gynécologue de profession, affirmant l’avoir consultée une demi-douzaine de fois, toujours en compagnie de Matzneff, quand elle était mineure, notamment pour se faire prescrire la pilule.