Le 30 mars 2010 à 19h05, Dan Lampel se pointe à l’heure de la fermeture devant le magasin Batkor pour y acheter un pot de peinture. Saïd Bourarach, l’agent de sécurité, lui refuse l’entrée.
S’ensuit une violente altercation : coups, jets de gaz lacrymogène. L’affaire aurait pu en rester là, mais Dan Lampel appelle ses frères, son cousin et un ami à la rescousse. En attendant, il ôte son t-shirt et s’arme de la manivelle du cric rangé dans le coffre de la voiture.
À l’arrivée des renforts, la bagarre reprend et les coups redoublent – on retrouvera sur le corps noyé de Saïd Bourarach des marques d’ecchymoses et d’hématomes dans le dos, sur les bras, sur le torse et au visage. Le vigile renvoie des jets de lacrymo, mais la bande finit par prendre le dessus et le vigile, poursuivi par 4 hommes, se jette à l’eau avec son chien dans le canal de l’Ourcq tandis que les jeunes jettent des pierres dans sa direction puis quittent les lieux.
Au dernier jour de son procès, alors qu’il est sous contrôle judiciaire, Dan Lampel ne se présente pas devant le tribunal devant lequel il a comparu 7 jours durant.
Le début d’une folle cavale.
Pas de scénario à la James Bond pour Dan Lampel, lorsqu’il fuit l’Hexagone malgré son interdiction de quitter le territoire. La police cherche un Français. Né avec la double nationalité franco-israélienne, à l’aéroport, il lui suffit de présenter son passeport israélien pour passer entre les mailles du filet. Il pose ensuite ses valises à Netanya, où il a de la famille. La ville israélienne sur la côte méditerranéenne, est très prisée par les francophones qui y représentent un tiers des habitants.
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La justice française mettra tout de même plus d’un an à adresser sa demande d’extradition. Mais lorsqu’en décembre dernier la Cour de district de Jérusalem se voit confier l’examen de la demande d’extradition, les autorités locales n’ont pas de mal à localiser Dan Lampel, puisqu’il est… à la prison de Hadarim. Le jeune Franco-israélien est mis en cause pour un trafic de stupéfiants.
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Sur le papier, tout plaide pour suivre la demande du procureur de l’Etat israélien d’extrader Dan Lampel. Car depuis 1999, Israël extrade ses ressortissants nationaux (link is external). Le Figaro rapporte (link is external) ainsi un cas similaire à celui de Lampel ou un binational condamné en France a été extradé en 2015 pour purger sa peine dans l’Hexagone.
Sauf que l’arrivée du sujet dans le débat médiatique israélien pourrait changer totalement la donne. [...] L’avocate de Lampel – et c’est aussi la thèse du documentaire de la télévision israélienne sur « l’affaire Lampel » – assure que des menaces pèsent sur la vie de Dan Lampel si ce « juif israélien condamné pour avoir tué un marocain musulman » était incarcéré dans une prison française où « la majorité des détenus sont musulmans », assure Samuel, son frère. Pour la mère de Dan Lampel, c’est clair : « Ils vont le tuer, ils vont l’égorger ! Hors d’Israël, il est mort », déclare-t-elle devant la caméra de la 2e chaîne.