On le savait africain et italien, on découvre aujourd’hui sa judéité. En effet, le footballeur Mario Balotelli postait hier sur Instagram un photomontage en référence à son surnom « Super Mario » :
« Ne soyez pas racistes ! Soyez comme Mario, c’est un plombier italien, créé par des Japonais, qui parle anglais et qui ressemble à un Mexicain. Saute comme un noir et attrape l’argent comme un juif. »
Bien entendu, seule la référence aux juifs a fait sursauter la presse. Pour étouffer la polémique naissante, Balotelli a immédiatement assuré, avec beaucoup d’élégance :
« Ma mère est juive alors fermez votre gueule »
( my Mom is jewish so all of u shut up please)
— Mario Balotelli (@FinallyMario) 1 Décembre 2014
Africain, juif et italien, Mario Balotelli, 24 ans, est un fils d’immigrée ghanéenne élevé (sans pour autant être adopté) par les Balotelli, une famille italienne de confession juive installée en Lombardie dans la province de Brescia, où il a grandi. Son institutrice le décrit en avril 2012, comme l’enfant « le plus perturbé que [qu’elle n’aie] jamais eu » et avait diagnostiqué « un problème d’identité évident » (So Foot, avril 2012).
C’est paradoxalement ce qui a fait que Balotelli fut, dès le début de sa carrière, récupéré pour devenir ce que fut Yannick Noah en France des années avant lui, c’est-à-dire un symbole et un instrument du mondialisme sous couvert de lutte contre le supposé racisme des Blancs européens. Une icône mondiale puisque le jeune homme fera, a seulement 22 ans, la une du Time avec pour sous-titre « Ce que le phénomène Balotelli dit du football, de la race et de l’identité européenne ».
C’est ainsi que le joueur utilise systématiquement une des multiples facette de son identité torturée pour se dédouaner de ses performances en dents de scie (comme lors du dernier mondial) et de son comportement ingérable. Jouant tantôt la carte africaine, tantôt la carte italienne, Mario Balotelli a sorti aujourd’hui son Joker.