La démission de Chauprade n’est qu’une étape supplémentaire dans le projet buissonien de Droite « hors les murs », qui se dessine depuis déjà plusieurs semaines.
Le démarrage médiatique de cette opération remonte à la sortie du livre de Philippe de Villiers, Le moment est venu de dire ce que j’ai vu, voire à la sortie de l’ouvrage de Geoffroy Lejeune intitulé Une élection ordinaire.
Et depuis, des éléments épars, qu’il faut faire l’effort de recouper, vont tous dans cette direction.
Robert Ménard s’en fait le héraut dès qu’on lui tend un micro sur l’air bien connu du : « fédérer toutes les bonnes volontés de la droite patriote et populaire ». Henri Guaino, lui, chante les louanges de Marion Maréchal-Le Pen, cette dernière rencontre Patrick Buisson, Nicolas Dupont-Aignan tempère certaines de ses critiques à l’égard de membres du FN susceptibles d’abandonner Marine Le Pen, Villiers félicite Dupont-Aignan pour son parcours et sa permanence doctrinale, Aymeric Chauprade quitte le FN et demande à Villiers de reconsidérer « son abandon définitif de la politique ».
On peut faire le pari que dans les prochaines semaines des personnages comme Christian Vanneste, Dominique Jamet et des transfuges de la Droite populaire (l’aile droitière de l’UMP) viendront se joindre au cortège.
Le relais-médiatique tout désigné de cette opération Droite « hors les murs » sera évidemment Éric Zemmour. Et l’organe officiel du « parti » : Valeurs actuelles. On mettra aussi en avant certaines « prises de guerre » venant de la rive gauche du spectre politico-intellectuel, à commencer par Michel Onfray, qui a déjà été approché par plusieurs des personnes précitées. [...]
La question est : contre qui sera tournée cette tentative de reconfiguration de la Droite ? [...]
Si la Droite « hors les murs » n’avait pas surgi dans l’esprit de Patrick Buisson, Cambadélis la lui aurait soufflée tendrement à l’oreille.