Pourquoi la majorité des économistes soutiennent-ils qu’une « petite inflation » est bonne pour l’économie et par conséquent pour nous alors que c’est l’inverse ? Nous avons régulièrement droit à des apologies de l’inflation et des pamphlets contre la déflation.
Le capitalisme honnête conduit à la déflation. Il a pour but de produire plus et mieux avec moins d’effort. En 1880, il fallait 1 800 heures de travail à un être humain pour produire sa ration annuelle de nourriture. Aujourd’hui 270 heures suffisent. Avant 1900, une automobile était un luxe extraordinaire, le privilège de très grands bourgeois et d’aristocrates fortunés. Aujourd’hui, un étudiant peut s’acheter un véhicule d’occasion en bon état grâce à ses petits boulots.
Ces extraordinaires avancées ont pu se produire en investissant dans des « biens de capitaux » : des moissonneuses-batteuses, des chaînes de production. Il s’agit d’une lente accumulation au fil du temps d’investissements toujours plus lourds, toujours plus complexes. Le capitalisme conduit à une baisse des prix. La déflation n’est pas un malheur, c’est un progrès.
L’inflation — en tant que hausse généralisée des prix — n’est donc pas naturelle, elle est même contraire au capitalisme. Ainsi, une « petite inflation » de 2 % par an divise un capital par deux en 35 ans. Prenons un autre exemple : vous achetez une maison qui vaut 100 ; l’immobilier double partout en 10 ans ; vous revendez votre maison 200 mais avec vos 200 vous ne pouvez racheter qu’un bien équivalent à celui que vous venez de vendre. Cette inflation des prix de l’immobilier ne vous a donc pas enrichi. Au contraire, en admettant que cette maison ne soit pas votre résidence principale, vous devrez acquitter l’impôt sur la plus-value, vous vous serez donc appauvri dans ce processus.
Qui en profite, alors ?
Une chose est sûre et certaine : l’inflation est bonne pour les gouvernements et pour l’industrie financière. Bonne pour les gouvernements car il s’agit d’un impôt déguisé ; bonne pour l’industrie financière car elle permet de capter votre argent qui autrement pourrait être oisif.
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