Des "mesures" ont été prises pour protéger les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Grenoble, impliqués dans la fusillade du braquage du casino, a annoncé lundi 26 juillet le ministre de l’intérieur Brice Hortefeux en marge d’un déplacement à Dammarie-les-Lys.
La mort du braqueur Karim Boudouda le 16 juillet, au terme d’une course-poursuite avec la BAC et d’échanges de tirs au pied des barres d’immeubles, avait provoqué trois nuits de fortes tensions, au cours desquelles les policiers ont été la cible de tirs à balle réelle.
En représailles à la mort du braqueur et à ces affrontements, ces policiers ont, selon Brice Hortefeux, fait l’objet de menaces de mort "totalement indignes et bien réelles" : "Nous avons décidé, avec le directeur général de la police nationale (Frédéric Péchenard) et le directeur central de la Sécurité publique [Jacques Fournier] de mettre en place des dispositifs particuliers pour les mettre en sécurité ainsi que leurs familles", a indiqué le ministre de l’intérieur, sans préciser la nature de ces mesures.
Plus tôt dans la journée, le site Internet LePoint.fr avait fait état d’une évacuation des membres de la brigade anti-criminalité (BAC) de Grenoble, suite à leur implication dans les violences urbaines. Selon LePoint.fr, un "contrat" pèserait sur la vie de plusieurs des 45 hommes de la BAC-Grenoble et de leur famille, forçant le nouveau préfet de l’Isère à "les mettre au repos".
Le site Internet s’appuie sur un SMS qui aurait été diffusé au sein de la police française, expliquant que "les effectifs BAC-Grenoble ont été (...) obligés de quitter la région avec femmes et enfants. La BAC étant impliquée dans la mort du braqueur, les bruits courent que ses amis ne vengeront sa mort que par la mort d’un BACman, au lance-roquettes si nécessaire."
Le parquet de Grenoble a été saisi lundi de l’enquête sur ces menaces de mort, et l’a confiée à l’antenne grenobloise de la direction interrégionale de police judiciaire de Lyon.
La police grenobloise se refuse à tout commentaire, mais un syndicaliste local a confirmé l’existence de ces menaces. "Il y a eu des mesures de protection radicales qui ont été prises pour protéger le personnel de la BAC", a déclaré un responsable de la SGP-FO (Syndicat des gardiens de la paix-Force ouvrière).
"A partir du moment où c’est un bandit chevronné qui est mort sur cette intervention, le milieu du grand banditisme et les bandes veulent venger sa mort" a-t-il expliqué. Selon lui, ces personnes "sont capables de tout et de n’importe quoi. D’ailleurs on l’a vu dans les nuits qui ont suivi puisqu’ils sortent de la foule, à visage découvert, armes au poing pour tirer sur les véhicules de la BAC".
"Tant que les commanditaires de ces contrats ne sont pas mis hors d’état de nuire, tant qu’on n’a pas saisi un certain nombre d’armes, qui circulent encore, il convient de protéger les gens", a poursuivi M. Chomette.