« Europe-Israël appelle Monsieur Pierre Cohen, maire de Toulouse, à prendre ses responsabilités en interdisant toute venue de cet antisémite dans la ville, déjà largement éprouvée par l’assassinat de trois enfants juifs dans une école juive ! Europe-Israël appelle également toutes les associations locales à nous rejoindre dans ce mouvement de protestation pour empêcher que cet horrible personnage se produise impunément. »
C’est ce qu’écrivait, avec la fougue d’un chef de tribu, Jean-Marc Moskowicz, président de l’association ultra-sioniste Europe-Israël, dans un communiqué accompagnant sa lettre au préfet de Midi-Pyrénées. Avec à la clef le Graal, cher à Arno Klarsfeld : le trouble à l’ordre public.
Mais voila : la loi française n’est pas (encore) celle d’Europe-Israël. Et Moskowicz s’est vu opposer une fin de non-recevoir par le préfet de Haute-Garonne, dans une réponse sans équivoque envoyée le 18 février :
De son côté, le CRIF Midi-Pyrénées, par la voix de Nicole Yardéni, a été plus habile. Il a essayé d’obtenir une autorisation de manifester en expliquant aux autorités vouloir « la recherche d’un dialogue avec le public du polémiste » en distribuant le texte « Noire et juive, la liberté de l’espèce » écrit par Rachel Khan (un homonyme de l’épouse de Jean-François Kahn).
Les services de l’État et de sécurité de Haute-Garonne ont tenté hier de dissuader le CRIF. Le directeur du cabinet du préfet et le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) n’ont pas formellement interdit la manifestation mais l’ont vivement déconseillée.
« Extrêmement déçue par l’attitude des services de l’État qui nous déconseillent d’aller au contact du public du polémiste », Nicole Yardéni n’en démord pas : « Peut-être allons-nous lancer un appel à un rassemblement républicain. » À suivre…