Les bières et l’odeur de cannabis sont de sortie place de la République à Paris ce 14 juillet. Il est 14 h et une cinquantaine de personnes s’est rassemblée à la suite d’appels à la manifestation sur les réseaux sociaux contre le passe sanitaire. Le déclencheur : les annonces d’Emmanuel Macron ce lundi 12 juillet, lors desquelles le chef de l’État a annoncé l’obligation vaccinale pour les soignants, une extension du passe sanitaire et la fin du remboursement des tests PCR.
« Macron m’a désigné comme un juif en 42 à qui on interdit tout, l’humanité n’a pas appris de ses erreurs » lâche l’un des manifestants qui attend le départ du cortège. Son compère, gilet jaune sur le dos, petite barbiche et croix chrétienne au cou, abonde. « Le gouvernement divise entre ceux qui sont vaccinés et les autres, c’est le diabolus [Diable en latin] », explique celui qui se considère comme un « complotiste haut de gamme ».
Quelques-uns se baladent avec une étoile jaune sur le torse et même un exemplaire de l’arrêté du 8 juillet 1942 pris par le régime de Vichy pour interdire aux Français juifs l’accès à certains lieux. « C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui », se défend la cinquantenaire qui l’arbore. « Une dame de la manifestation m’a agressé tout à l’heure, me disant que ce n’est pas comparable, okay il n’y a pas les camps mais sinon c’est pareil ».
Une quarantaine de minutes plus tard, la marche se met en branle. La manifestation n’était pas déclarée ni organisée par un mouvement ou leader défini. Pourtant, plusieurs centaines de personnes investissent le boulevard Saint-Martin aux cris de « liberté », « Macron terroriste » et « à bas la dictature ». La circulation est totalement bloquée par une foule bigarrée. Jeunes et moins jeunes sont venus en masse. Une surprise au vu de l’absence de coordination préalable.
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On n’avait pas non plus affaire à un rassemblement de complotistes, même s’ils étaient bien représentés. Anthony Toueilles, maire adjoint La France Insoumise de Malakoff est d’ailleurs venu soutenir le mouvement. « Avec ces mesures, Macron acte une rupture de confiance avec le peuple, il n’acceptera pas de se faire vacciner sans explication », déplore l’homme, vêtu de son écharpe tricolore.
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Charges et arrestations se multiplient. Alors que la situation commençait à se calmer au niveau du métro Louis Blanc, les policiers lancent une charge contre un jeune homme qui arbore fièrement un drapeau noir, symbole des anarchistes. « Pourquoi vous nous martyrisez ? Pourquoi vous vous permettez d’être violents ? » hurle une dame d’un certain âge, excédée.
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