Marine Le Pen, en visite à Mayotte, a été adoubée jeudi par des chefs religieux musulmans de l’île, dont le Grand Cadi, qui a formulé des prières pour qu’elle devienne présidente de la République en 2017.
Dans le cadre de sa campagne pour la présidentielle, Marine Le Pen avait souhaité rencontrer les cadis, ces responsables religieux musulmans qui jouent un grand rôle dans la société mahoraise, comme elle avait rencontré deux jours plus tôt l’évêque de La Réunion, lors de son déplacement dans l’île.
Le Grand Cadi et six autres cadis ont demandé à la leader frontiste, par l’intermédiaire d’un traducteur (les cadis parlent la langue locale, le shimaoré), que « leur rôle dans la lutte contre le fondamentalisme soit préservé ». Il a également dit « implorer Dieu » pour que la présidente du FN devienne chef de l’État en 2017.
À Mayotte, 101e département de France, les 19 cadis de l’île dépendent depuis avril 2016 d’un service de médiation sociale au sein du conseil départemental, qui les rémunère.
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Mayotte : une brèche vers l’Europe depuis l’océan Indien
En 2012, date du dernier recensement, la population mahoraise était de 212 645 habitants, contre 185 000 habitants en 2007. Entre les deux a eu lieu, sous le mandat Sarkozy, le référendum de 2009 accordant à Mayotte le statut de département français. Aujourd’hui, d’après les sources officielles, un habitant sur trois serait en situation irrégulière et, si l’on tend l’oreille vers des sources plus officieuses (locales), un habitant sur deux, voire plus.
Situation sociale
Le taux d’analphabétisme à Mayotte est très important. Il concerne plus de la moitié de la population (60 % selon les chiffres de 2010). Le taux de chômage est abyssal. 71 % de la population ne possède aucun diplôme et les aides sociales sont bien inférieures à celles accordées en métropole. Mais les prix des denrées sont comparables à ceux pratiqués en métropole, d’où un déséquilibre social important entre les Mahorais d’un côté et les fonctionnaires et autres chasseurs de primes venus du continent de l’autre... Cependant la vie communautaire forte des Mahorais permet à la plupart de s’en sortir par des échanges de services ou du travail au noir.
L’écrasante majorité de la population est musulmane. Il y a quelques années de cela, les cadis (juges islamiques) étaient chargés de rendre la justice et la polygamie était pratique courante (elle l’est encore actuellement bien que la départementalisation l’ait rendue illégale). Les écoles coraniques éduquent les enfants parallèlement à l’Éducation nationale, souvent dépassée par le nombre d’élèves scolarisés. Non sans résultats, d’ailleurs, si l’on compare la politesse des petits Mahorais à celle de nos têtes plus ou moins blondes de métropole...