L’union fait la force. Les Brics ont décidé de se doter d’une force de frappe financière, une banque de développement, concurrente de la Banque mondiale. Réunis pour leur cinquième sommet à Durban, les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud se sont mis d’accord pour créer une banque de développement commune destinée à financer en priorité les projets d’infrastructure.
« C’est fait », a déclaré le ministre sud-africain des Finances Pravin Gordhan, avant l’ouverture officielle par les chefs d’État. Reste à s’entendre sur le siège de la future banque et sur la répartition du capital, qui s’élèverait, au départ, à 50 milliards de dollars.
L’enjeu n’est pas négligeable, car il s’agit ni plus ni moins de se passer de la Banque mondiale, l’instance de référence pour aider les pays les plus pauvres de la planète. Parant aux critiques sur une Chine toute-puissante cherchant à étendre son hégémonie en Afrique, l’apport du capital devrait se faire à part égale, soit 10 milliards chacun.
L’objectif est aussi de se prémunir contre les dommages collatéraux des crises financières en Europe ou aux États-Unis. « En 2009, on avait sous-estimé la crise américaine et on l’a prise de plein fouet. Chypre peut faire disjoncter la planète ! », assure Goolam Ballim, économiste en chef de la Standard Bank sud-africaine.