Un sondage Harris Interactive paru début juin 2011 indique qu’en cas de second tour Marine Le Pen/Nicolas Sarkozy, près de 2 électeurs du Front de gauche sur 3 qui se déplaceraient iraient voter pour Marine Le Pen (64%).
Ce résultat n’étonnera que ceux qui croient encore à la fable du clivage gauche/droite.
Ce score est en effet absolument normal.
Les électeurs Mélenchon sont bien plus proches idéologiquement d’une Marine Le Pen que d’un Nicolas Sarkozy, et même que d’un François Hollande ou d’une Martine Aubry.
Tout comme les électeurs de Chevènement, de de Villiers, de Dupont-Aignan, de la droite gaulliste, de la gauche du PS, ou de Montebourg, notamment.
Ils récusent l’ultralibéralisme et son vecteur l’Union européenne (c’est le camp majoritaire du NON à la Constitution européenne de 2005 face au OUI, qui forme le vrai clivage d’aujourd’hui). Ils sont pour un Etat fort, comme Marine Le Pen.
Ils croient qu’on peut réindustrialiser la France, et comptent pour cela sur des protections aux frontières.
Ils croient en une République laïque, fière de ses valeurs.
Et même, contrairement à leur patron tenu par des alliances, ils sont souvent très critiques avec l’immigration, dont ils ont compris qu’elle était le projet du grand patronat pour faire baisser les salaires.
C’est ce qu’a récemment compris le communiste André Gérin, qui l’a dit publiquement, rejoignant là Marine Le Pen.
Ils croient souvent que la France a un avenir.
Bref, il s’agit des Français du peuple, fonctionnaires, petits retraités, ouvriers, employés, petits patrons de TPE, ceux qui souffrent de la mondialisation, et qui aspirent à un véritable changement.