Arrêtée en 1430 à Compiègne, Jeanne d’Arc est ensuite livrée aux Anglais qui n’ont qu’un objectif : la brûler sur la place publique.
Au début de l’année 1430, Jeanne jette son dévolu sur la ville de Compiègne, assiégée par les Bourguignons. Et là, c’est le drame : isolée au cours d’une sortie, elle se retrouve bloquée devant les portes qui se referment brutalement, avant d’avoir pu passer le pont-levis.
Jeanne se retrouve à terre, prisonnière de Jean de Luxembourg, un seigneur au service du puissant duc de Bourgogne. Celui-ci exige une rançon de dix mille livres tournois pour la livrer aux Anglais. En attendant l’issue des tractations, au cours desquelles l’ingrat roi de France ne se manifeste même pas, Jeanne essaie de s’échapper par deux fois, mais elle échoue.
Les Anglais, eux, paient la rançon rubis sur l’ongle le 21 novembre 1430. Ils veulent la Pucelle vivante, afin d’exhiber comme un trophée celle qui leur a causé tant de dommages. Jeanne est confiée à Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, allié des Anglais, qui l’emmènent à Rouen, où se situe leur quartier général. C’est alors que commence un procès au verdict couru d’avance. Mais Jeanne n’a pas dit son dernier mot...
Un procès qui n’est autre qu’une caricature de la justice
Le procès de Jeanne d’Arc est passé dans l’Histoire comme un monument d’iniquité. C’est un procès voulu par les Anglais, mais confié à l’Église. L’objectif est de condamner symboliquement comme sorcière celle qui leur a infligé de terribles défaites et qui a mené Charles VII à son sacre. On veut prouver que c’est au diable, et non à Dieu, que la France doit ses victoires. C’est donc un procès purement politique qui prend le masque de l’Inquisition.
Les juges ont été dépêchés de l’Université de Paris, sous la houlette de l’évêque Pierre Cauchon, qui est aussi le conseiller du roi d’Angleterre. Il est donc juge et partie. Il faut imaginer la pauvre Jeanne, du haut de ses dix-neuf ans, amaigrie et fatiguée après des mois de captivité, toute seule pour sa défense, devant ce groupe d’éminents savants et théologiens, plus d’une centaine de chanoines, abbés, évêques et assesseurs qui la bombardent de questions, toutes plus pernicieuses les unes que les autres.
Et pourtant, c’est au cours de ce procès que Jeanne va montrer toute sa vaillance et sa force intérieure en répondant avec son éloquence légendaire à tous les crimes qui lui sont reprochés. Soixante-dix chefs d’accusation sont avancés, mais Jeanne a réponse à tout et finit même par déconcerter ses juges. Insolente, rusée, sublime, elle se défend.
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Le Procès de Jeanne d’Arc de Robert Brasillach,
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Quand Robert Bresson parle de Jeanne d’Arc
En cette fête de sainte Jeanne d’Arc, une des saintes patronnes de la France et héroïne de l’histoire de France, voici les mots du grand cinéaste Robert Bresson à son sujet. Lui consacrant une œuvre cinématographique, Le Procès de Jeanne d’Arc (1962) il a offert à chacun une incarnation du véritable visage de la Pucelle d’Orléans.
La bande-annonce du film de Robert Bresson :
Alors que l’Église fête Jeanne d’Arc en ce 30 mai, cette sainte patronne de la France et l’une des héroïnes de l’Histoire de notre pays a été le sujet de nombreux films. Parmi les plus célèbres se trouve le fameux Procès de Jeanne d’Arc de Robert Bresson sorti en 1962. L’épouse du cinéaste, Mylène Bresson, a réuni de manière chronologique, sur quarante ans, les entretiens du réalisateur qui se voulait cinématographe avant tout — en opposition à l’industrie du divertissement. Nombre de journalistes ont quêté la parole de Robert Bresson, car elle se faisait rare, précieuse donc, déjà en son temps. Lui qui détestait parler pour ne rien dire. Son verbe est aussi précis que ses plans de film, ses idées aussi exigeantes que ses dialogues de scénario.
Au long de plus de 300 pages, ce recueil intitulé tout simplement Entretiens nous ramène au cœur de l’œuvre d’un des plus grands réalisateurs français, à travers des chapitres consacrés à chacun de ses films. Le passage le plus long concerne Le Procès de Jeanne d’Arc (1962). Sous les traits de Florence Delay, le cinéaste nous a donné à voir Jeanne d’Arc face à ses juges, héroïne allant au bûcher. Volontairement avare en mots, Robert Bresson s’était à l’occasion affranchi de cette ascèse, passionné par la figure de la pucelle d’Orléans, transporté par sa vie et animé, sans doute, par ce que Jeanne elle-même aura laissé en lui.
Jeanne, l’audacieuse muse
Jeanne a été sa muse autant que personnage illustre d’un de ses plus grands films. Si bien que Robert Bresson en parle comme si elle lui était apparue. Face à Jean Guitton, écrivain catholique et fameux, il avoue le 2 mars 1962 au centre catholique des intellectuels français ce qui l’a frappé en la figure de Jeanne : « Sa jeunesse, sa magnifique insolence face à des Princes de l’Église et savants prêts à l’envoyer au feu (…), sa pureté, cet état de propreté (…), état en dehors duquel elle savait que rien de grand, rien de glorieux ne saurait se faire. (…) L’analogie de sa passion avec la Passion du Christ ». Et d’ajouter « l’élégance de la langue qu’elle emploie », car « sans toucher à une plume, Jeanne a fait œuvre d’écrivain ». Mieux encore, pour lui, une chose certaine : « Jeanne n’a pas été violée en prison, puisqu’elle parle, avant le supplice, de son « corps net, en entier, qui ne fut jamais corrompu ».
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