Permettez-moi de vous annoncer que vous passez à côté du principal les copains.
Les "jeunes" (la catégorie reste à définir) ont toujours eu leur langage.
Situation sociale (parasitaire avec du temps et un pouvoir d’achat assez maigre (le Marché a horreur du vide, donc création d’un marché spécifique, ici cela passe aussi par le vocabulaire)), envie de se détacher des parents (encore ici par le langage, en tout cas en partie), envie de ne pas être largué par le groupe ("excellemment" exacerbé aujourd’hui par l’opposition Boloss/Popular).
Le langage est, a été (depuis un peu avant 1980), et sera maintenant une marque pour les "jeunes", au sens trade mark, copyright.
C’est estampillé Nike, Adidas, etc...Bon, en ce moment, c’est très Nike...la France, ça changera aussi sûr que l’on passe au citron suivant quand celui que l’on tient est sec archi-sec, foi de Marché.
J’avais 12 ans au moment de ce reportage, j’te raconte pas la Teuhon si t’avais pas les dernières baskets.
Je raconte ma vie ; avec 5/6 potes, on économisait pour s’acheter un polo Lacoste, Lacoste au quartier c’était le top, on était époque ouaze, fallait cartonner sur les marques, la jouer "bourge" quoi.
Et donc, avec notre polo chacun, on en prenait tous un de couleur différente et on se les prêtait. Et style chacun d’entre nous se présentait chaque jour avec un Lacoste une fois noir, une fois rouge, une fois vert. Bon je vous cache pas que le lave-linge familial tournait plein pot mais on cartonnait grave. On le faisait même avec les chaussettes (ne pas rire), des Burlington. Des Burl’ avec des running, fatché on était vraiment trop c¤ns.
Bref. Dans ce reportage, on voit que le vocabulaire, les expressions s’apparentent à des marques et que les marques font du langage un pontife, presque une eschatologie.
De là à dire que dans la société moderne, ou plutôt post-moderne (fut un temps où la production était adaptée à l’achat), le Marché a remplacé le Clergé, la spiritualité, on nomme cela comme l’on veut, et bien il n’y a qu’une virgule à laquelle je dessine une paire de bùrnes en haut, et je marche sur cette ponctuation de bande-mou.
Non, je reviens à ma première phrase, ce que j’ai détecté dans le doc, le plus important est formellement la vidéo, avec déjà les mêmes relais que l’on connaît aujourd’hui.
Les producteurs/animateurs troskistes qui met en lumière ces jeunes qui ne parlent pas comme les autres et dont le but est de sacraliser cette "sémantique", bras articulé et porteur du Marché.
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