Délinquant médiocre dans sa jeunesse, enchaînant quelques peines de prison au Canada et en Allemagne, Weidmann arrive en France en avril 1937. Avec un ancien codétenu, Roger Million, il s’invente un nouveau commerce : enlever des individus nantis et les séquestrer dans une maison louée à La Celle-Saint-Cloud, en banlieue parisienne, la villa Voulzie, le temps que leurs proches livrent les rançons. Weidmann est grand, bel homme, cite Goethe à tout bout de champ, et surtout, c’est un charmeur hors pair. Un clin d’oeil lui suffit à exciter les dames.
C’est ainsi qu’il attire sa première victime à la Voulzie, une danseuse américaine, Jean de Koven, venue à Paris en touriste. Elle tombe sous le charme instantanément, il est si doux, chaleureux, courtois, attentif, et surtout si prévenant. Prévenant, c’est le moins qu’on puisse dire, car le 21 juillet 1937, au lieu de garder la danseuse prisonnière comme prévu, il ne peut pas se retenir de lui serrer le cou entre ses deux mains et de la tuer. Le contenu de son sac à main était bien trop tentant. Dès lors et durant les deux mois suivants, Weidmann se met à tuer comme il respire. Après la danseuse, il rectifie cinq autres personnes choisies presque au hasard. Un chauffeur de taxi, une gouvernante, un impresario, un petit escroc et un agent immobilier. Les sommes qu’il leur dérobe sont tellement dérisoires qu’on a peine à croire que sa motivation principale est l’argent. Serait-il poussé par un instinct meurtrier ?