Déjà, rien que le titre, adieu 90 % du lectorat, virilité E&R oblige. Et pourtant, dans ces deux coffrets consacrés au corps, il n’y a pas que des choses pour femmes.
On va pas se mentir, le lait d’ânesse (pourquoi on pense à Hidalgo ?), c’est surtout pour elles. D’après ce qu’une dame nous a dit, « c’est bon pour la peau, ça la rend douce, c’est cocoonant », si en plus on ajoute beurre de karité et verveine dedans, « ça nourrit le derme, ça hydrate, ça a des vertus apaisantes, antiseptiques ».
On n’a pas tout capté mais les femmes connaissent ces secrets depuis toujours.
Si la science des herbes médicinales s’est perdue (pas chez les Asiatiques, qui en cueillent partout chez nous), on retrouve ces trucs de sorcières dans les huiles essentielles, qui cartonnent actuellement. Une fleur, ça a l’air con comme ça, eh bien c’est bourré de propriétés. Le gars fait un peu peur avec ses yeux mais il explique bien.
Nous on est plutôt sur le foot, la viande, Poutine, les trucs comme ça. Mais on ne doit pas négliger ces produits dont les femmes raffolent, puisque quelque part, même si elles disent qu’elles le font pour elles, en vérité, elles le font aussi pour nous (plaire). Chez beaucoup, c’est devenu un comportement inconscient : les femmes se font belles pour aller au boulot, pour sortir, et elles vous diront que c’est « comme ça ».
On a mis les pieds dans un centre commercial, eh bien toutes les femmes étaient habillées, maquillées, les jeunes comme Nabilla, les autres comme des présentatrices télés, juste pour aller faire du lèche-vitrines. Pour les femmes, tout est sorties. Elles aiment montrer le meilleur d’elles-mêmes, le maquillage augmente la beauté, l’attractivité, c’est vieux comme le monde. Les femmes, plus que nous, font attention à leur apparence. Et ce ne sont pas les hommes qui aiment les femmes qui vont s’en plaindre !
La beauté est une force
Aujourd’hui, les hommes commencent à utiliser des produits de beauté (on préfère dire des produits pour le corps), car la beauté a quelque chose de dévalorisant par rapport à la force. Il y a bien sûr les gays, qui tiennent énormément à leur apparence, mais aussi pas mal de chefs d’entreprises ou de mecs qui veulent ralentir le vieillissement. Prendre soin de soi ne fait pas d’un hétéro un homo, même si une crainte sourde subsiste.
On a un pote, il s’appelle Thomas, il reste une heure le matin dans sa salle de bain. On lui demande parfois, « Thomas, tu serais pas pédé ? », mais il assure que non, pas du tout. Ce qui nous inquiète, tout de même, c’est qu’il ne capte rien au foot. Le hors-jeu, il n’a jamais pigé ! Par contre, il soigne sa tignasse.
Nous, la salle de bain, c’est 5 minutes chrono, eau chaude puis eau froide, puis eau glacée pour finir, la routine à la Poutine, avec le premier savon qui tombe sous la main. Eh bien il y a des bons et des mauvais savons : des qui vous détruisent la peau, d’autres qui la nourrissent, la renforcent, en plus de la nettoyer. Donc les adjuvants naturels dans un savon bien dosé, c’est pas de la frime.
Tout ça, on s’en fout quand on a 20 ans. Quand on avance en âge, on commence à prendre ces choses – la nutrition, la santé, la beauté – au sérieux. On regrette alors de ne pas l’avoir fait plus tôt.
Il en va du corps comme du visage : sur un visage sali par la pollution (si on se regardait au microscope on tomberait dans les vapes), fatigué par une mauvaise digestion, affaibli par le stress, un petit coup d’exfoliant, ça vous revigore : nettoyage en surface et en profondeur, ouverture des pores, respiration. Le corps ne se nourrit pas que par la bouche.
Le savon d’Alep, par exemple, n’a rien à voir avec la bataille du même nom, qui a opposé de 2012 à 2016 les forces d’Assad aux djihadistes de Daech, qui se sont pris un savon par les Russes à partir de 2015 : c’est un savon oriental, avec ce parfum puissant alliant les vertus nutritives de l’olive à la vertu principale du laurier, ce désinfectant naturel.
Les produits naturels d’hygiène ou de beauté, c’est comme la nutrition : on peut s’en foutre et bouffer du macdo, sans regarder à l’intérieur, on peut aussi s’y intéresser et faire du bien à son corps, sans avoir les seins qui poussent.
Il n’y a pas de petite connaissance.