Quel rapport y a-t-il entre une boutanche de blanc, une pâte d’amande au chocolat, de la fleur de sel et de l’huile de chanvre ? Aucun. Sauf que ce sont de bonnes choses, et la France est le pays des bonnes choses. Elle l’est toujours, malgré les mauvaises personnes qui sont au pouvoir, ça arrive, c’est l’histoire. Des fois l’histoire est bonne, des fois pas.
Le blancass, le muscadet, le petit blanc à ras bord, c’est celui que les vieux de la vieille s’envoyaient au comptoir au petit matin, en hiver, avant d’aller au turbin, ou que Choron servait à ses troupes de vendeurs de rue, pour leur mettre du baume au cœur avant d’affronter le client.
Mais c’est vrai que ça se voit moins, de nos jours. La tradition s’est perdue, dans les villes, sous l’influence des campagnes d’hygiène et de l’américanisation de la société.
Tout ce qui est ringard deviendra branché
(et tout ce qui est branché ringard)
C’est pas plus mal, mais curieusement, la tradition du blanc sec, on la retrouve chez les allumeuses trentenaires de la com’ qui copient leurs modèles de Sex and the city, avec leur verre de chardonnay en afterwork (on ne dit plus apéro !), entre femelles uniquement.
Même Sarah Jessica Parker a fait son pinard !
Le petit blanc a donc fait le tour du monde et est devenu plus que branché. Quoi de mieux que des biatch féministes new-yorkaises pour en faire la promo ? Vous pourrez en boire sans passer pour un french plouc (la branche opposée de la french touch).
Paris Dernière, la french touch pipi, une nuit de février 1996... À 26’14, Thierry Ardisson, en terrasse avec la ravissante Inès Sastre, commande deux verres de vin blanc, du muscadet... On a frôlé la muscadelle !
Et à 34’10, rendez-vous chez Choron, rue des Trois-Portes, avec ses deux dames de compagnie... Un peu allumé, il parle mode et trouffion, Indochine et minoi à 41’10 ! La France, quoi.