La vie (normale) à Moscou pendant la guerre
1er avril 2022 18:01, par Tetar 1erC’est ce qu’il y a de plus énervant dans le discours prétentieux de l’occident démocratique. Le soutien massif d’un peuple derrière son souverain (réélection à 80%, approbation unanime des grandes décisions..) est interprété systématiquement comme un signe indubitable de dictature.
Les démocraties ne cachent même plus que le fonctionnement recherché est celui de la division, des factions, des communautés qui se tournent le dos, des conflits horizontaux, de la dissolution du peuple dans une pluralité de revendications individuelles, contradictoires, insolubles, qui se regardent en chien de faïence quand elles ne se combattent pas ouvertement à la limite de la guerre civile, au mépris de la plus élémentaire nécessité humaine : la paix, qui est son souverain bien.
L’unité d’un peuple, chose naturelle et désirable pour n’importe quel esprit politique intelligent et conscient de ses limites, est identifié désormais comme le reflexe à chasser et à détruire partout où passe la démocratie : cet affaiblissement indispensable à l’avènement progressif d’un gouvernement mondial.
Or malgré l’évidente faillite humaine et civilisationnelle de l’Occident qui s’enfonce toujours plus dans sa bêtise et dans sa ruine, le citoyen européen, à la fois orgueilleux et craintif, égotique et conformiste, superficiel et faux dans ses rapports sociaux, va piocher dans le discours idéologique tout ce qui peut lui offrir gratuitement une fierté et une arrogance factice, à rebours de tout réel mérite (quand la réalité concrète lui met en permanence sous les yeux sa déchéance, son renoncement, sa dégringolade invincible) afin de pouvoir continuer à se penser en guide des nations, distribuant bons et mauvais points (sans qu’on le lui demande) à l’égard de pays qui n’en finissent pas de se relever à mesure qu’ils s’éloignent de son modèle.
C’est affligeant comme l’ère de la communication et du voyage, où il est si facile de vérifier par soi-même la santé ou la dépravation des sociétés, accouche d’un tel déni et d’un avortement permanent de la pensée au profit d’une réalité construite, virtuelle, désincarnée, qui ne repose plus que sur des slogans et d’absurdes principes que personne ne vit en propre, ni ne rencontre nulle part.