La démocratie en Europe est un lointain souvenir
30 juin 2015 09:47, par nicolasjaissonLa Grèce n’a plus que deux options à sa disposition pour se sortir du marasme : l’occupation militaire par une puissance étrangère ou le coup d’Etat militaire à la Franco ou Mussolini rétablissant un ordre corporatiste et mettant fin à la main mise des forces d’extrême-gauche sur un appareil d’Etat paralysé. Historiquement ce pays a toujours été occupé par un de ses puissants voisins, d’où une longue tradition de vassalité que l’on retrouve aujourd’hui dans un népotisme omniprésent. Même durant ses périodes d’indépendance, elle a toujours été exposée à de fortes influences étrangères, notamment anglaise sous la Monarchie ou soviétique pendant la guerre froide et les tentatives de coups d’Etat communistes. Il est vain d’attendre que ce pays s’en sorte par lui-même, alors qu’il s’est montré incapable de se sortir du sous-développement chronique malgré les milliards d’aide structurelles versées par l’Europe depuis la pré-adhésion à l’UE. L’objectif était d’intégrer l’économie grecque au Marché unique et de moderniser ses structures économiques et étatiques. Au lieu de quoi, on constate les mêmes pratiques rétrogrades dans la gestion des affaires publiques livrées à des forces hostiles à l’économie de marché et donc foncièrement rebelles à toute tentative de rattachement à des modes d’organisation capitaliste. Même l’économie sociale de marché à l’allemande n’a pas réussi à prendre sur le terreau anarchiste grec. Alors le mieux est sans doute de retrouver une certaine cohérence, c’est-à-dire de revenir à des formes d’économie fondées sur l’artisanat et l’agriculture vivrière plutôt que de jouer la carte d’une intégration capitalistique étrangère à la culture grecque. Même un Poutine se montre peu enclin à alimenter l’endettement de ses voisins laïques anti-cléricaux orthodoxes qui font valoir un passé historique commun de résistance aux hordes ottomanes, mais ne réussissent pas à emporter l’adhésion des Russes, qui n’ont toujours pas levé l’embargo sur les fruits et légumes grecs. D’ailleurs ceux-ci se vendent bien plus dans les circuits commerciaux intégrés de l’UE bénéficiant de prix subventionnés qu’en Russie. Le retour à un peu de bon sens économique aux antipodes du programme politique de Syriza, que tout le monde feint d’ignorer, est ce que l’on peut souhaiter de mieux aux turbulents héritiers des antiques Hellènes.