Mexique, un État failli planifié
28 octobre 2014 20:20, par RonnieUn article qui colle bien avec la réalité (je vis au Mexique).
Le constat est assez juste et il convient d’analyser :
la démocratie est un thème récurent au Mexique mais sans grande importance. Les universitaires y croient mais sur la base des démocraties européennes idéalisées. Ce sont eux qui trouvent un écho en occident. Le reste de la population se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond mais n’a souvent pas le bagage pour identifier des alternatives (rappelons que ceux qui dénoncent Peña Nieto ont des mots encore plus durs contre Chavez et maintenant Maduro, bizarre non ?).
D’une manière générale les gens se méfient de tout ce qui est lié à l’Etat. Bien que cela soit difficile à comprendre pour un Francais, les gens s’habituent à ne compter que sur eux-mêmes, et ne réclament en rien un plus grand contrôle de l’Etat, qui signifierait plus de corruption et d’injustices. C’est un pays très étendu où l’Etat fédéral ne contrôle que les zones plus ou moins densément peuplées. C’est aussi pourquoi les communautés indigènes isolées arrivent (non sans difficultés) à jouir d’une certaine autonomie. Finalement l’Etat fort et efficace n’a existé que sous Porfirio Diaz, une sorte de Napoléon mexicain francophile qualifié ici évidement de dicateur...Quelle idée nauséabonde que d’essayer de développer son pays !
Les américains ont besoin de cocaïne et les cartels mexicains d’armes. L’échange convient aux deux et la marchandise passe la frontière sans problème. Le narcotrafic a de beaux jours devant lui ! Quant au sort des migrants venus d’Amérique Centrale, c’est parfois la fosse commune, et leurs vies valent hélas beaucoup moins que celles des mexicains.
Les mexicains veulent du changement mais sont tiraillé de toutes parts, entre Amérique du Nord, du Sud et Europe, entre conscience du bien commun et intérêts personnels. La lutte sera longue !!