Ce que l’on fait aux sols, on le fait aux consciences. Le spectacle érode, épuise, exploite, et ruine les cerveaux, avec la même intransigeance de bulldozer que l’industrialisation criminelle de l’humus terrestre. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Entre matière et esprit, il y a une analogie de fait : la manière dont on traite la matière vivante du sol et la seule dynamique de l’esprit possible que véhicule le spectacle partage un même destin, le déchaînement de la pulsion de mort.
L’attachement à la restauration des sols, à un cycle qui les régénère, devrait nous amener à transposer cette logique à une restauration culturelle de la vie de l’esprit.
Le soin apporté à la vie du sol et à ses fruits est celui que nous devons nous apporter les uns aux autres. L’autonomie alimentaire, énergétique, est aussi ce qui nous rend libres. Le travail accompli par nous et pour nous, est la culture de l’esprit en train de se faire.
Retrouver des savoir-faire c’est fabriquer des savoir-vivre. C’est mettre fin à la prolétarisation des esprits (qui désormais a atteint l’ensemble du champ social, élites en particulier).