Egalité et Réconciliation
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Agri Cultura Vita Est

ou de l’état du sol en France et les différents moyens de lui redonner vie.

AteliER
Article initialement publié dans l'atelier E&R

1. An nescis, mi fili, quantilla prudentia mundus regatur

Ou de l’état des terres en France.

A. De l’artificialisation

Sous ce vilain mot, se cache ce que nous appelons le développement des activités humaines.

En effet on parle d’artificialisation du sol chaque fois que l’on construit une route, des bâtiments d’habitation, des zones d’activités (industrielles, commerciales, artisanales), mais aussi pour d’autres phénomènes moins évidents, comme l’agriculture intensive et industrielle ( par destruction de la faune et la flore du sol ), la maîtrise des cours d’eau ( barrages, marais, zones humides artificielles comme les rizières ), ou tout autre aménagement divers qu’apporte une activité humaine.

Ainsi chaque année, selon l’IFEN (Institut Français de l’Environnement), la France perd 60 000 ha de sol, dans 90% des cas au détriment des terres agricoles, et la plupart du temps de manière définitive. En 2011, ce furent 165 ha de terres qui étaient détruites chaque jour.

B. De l’érosion

Le phénomène d’érosion du sol se produit quand le sol ne peut plus absorber l’eau de pluie et que cette eau emporte avec elle des particules de terres.

L’érosion peut être due à plusieurs facteurs (qualité de la terre, zones et situations géographiques particulières), nous ne parlerons ici que de l’érosion des terres arables.

Labour profond, utilisation d’engins agricoles répétés, non-rotation des cultures, non-pratique de la jachère, non-rajout de biomasse, destruction de la faune et de la flore par les produits phytosanitaires chimiques, terre nue : autant de raisons qui permettent l’érosion, et parfois, même par une pluie fine.

Les conséquences se font sentir directement pour les agriculteurs : destruction des semis, déchaussement et arrachement des plants, mais aussi l’ensevelissement des semis ou des jeunes plants par la boue, perte du capital du sol donc perte de fertilité du sol.

Le terrain devient alors "accidenté", ce qui en rend difficile l’accès, même pour les engins agricoles et donc augmentation du coût et de la durée de production. Mais ce sont aussi les citoyens " lambda" qui sont parfois concernés par l’érosion par le biais des coulées de boues ou des inondations.

L’érosion dans certaines zones est parfois de plus d’1T/ha/an, soit plus que ce que la nature produit chaque année.

C. Du phytosanitaire chimique (Je précise chimique car le phytosanitaire bio existe bel et bien)

Que dire ? Si de manière localisée, contrôlé et non-répétitive les produits phytosanitaires chimiques peuvent être utiles, eh bien nous n’en sommes absolument pas là, c’est même totalement l’inverse !

Voilà bien longtemps que les firmes agroalimentaires ont patiemment converti l’écrasante majorité de nos agriculteurs à l’utilisation de leurs produits miracles.

Leurs armes ? La propagande, le mensonge, la modification de la législation, mais ils utilisent aussi dans certains pays ( je pense particulièrement à l’Inde) la force, le chantage, voire même par le rachat quasi forcé des terres, oserons nous aller jusqu’à dire le vol ?

Les effets ? Destruction systématique de toute la faune et la flore qui n’a pas été décrétée apte à vivre : du ver de terre aux insectes, en passant par les animaux qui s’en nourrissent, la liste est longue.

Pis encore, ce sont les agriculteurs eux-même qui peuvent tomber malades ( maladie de la peau, maladies pulmonaires ... ) voire mourir. Tout, absolument tout est détruit, stérilisé, javellisé, aseptisé, pour la plus grande fortune de nos chères multinationales agroalimentaires.

Non contents de ruiner, d’expulser voire de tuer les travailleurs de la terre, non contents de décimer la faune et la flore de nos belles contrées , ce sont aussi plus de 90% de nos cours d’eau et des nappes phréatiques qui sont pollués par plus de 200 produits chimiques différents ; elle est bonne l’eau du robinet hein ?

D. Du serpent qui s’enroule autour du cou

Voilà maintenant 10 000 ans que les Hommes pratiquent l’agriculture, qu’ils savent cultiver la terre pour nourrir les leurs.

10 000 ans de sélections attentives des espèces végétales, de récoltes, de travail et de savoir faire.

10 000 années piétinées par la bureaucratie Européenne, par les technos-gestionnaires de Bruxelles et avec la totale coopération de nos élus.

Les "élites" Européennes (puisque maintenant tout se décide à Bruxelles) sont d’une part totalement au courant, mais d’autre part ils appuient, valident, contresignent et adhèrent au projet "révolution verte" lancé dans l’après guerre par les marchands de canons qui, ne sachant plus quoi faire de leurs énormes stocks d’explosifs, ont décidé qu’ils ne pouvaient rester avec tout ce tas d’immondices sur les bras ; Ô idée géniale qui fleurit dans leur esprit : et si nous le revendions aux agriculteurs ?

En effet, rappelons-nous que, et cela dès la fin de la première guerre mondiale, on s’est aperçu que les terres touchées par un grand nombre d’explosions étaient aussi celles ou les plantes avaient connu une forte croissance (prépondérance d’azote, de phosphore et de plein d’autres merveilleux produits présent dans les bombes). Ce sera le début de la Révolution Verte, de la science au service des Hommes, du chimique érigé en Divinité.

On assistera, par la même occasion, à la fin de l’équilibre dit agro-sylvo-pastoral (les champs, les arbres et les animaux), équilibre et modèle qui fit la gloire agricole de la France.

En outre, tout une série de mesures viendront compléter cet édifice :

  • Interdiction aux agriculteurs de replanter leur propre semis (loi Européenne jamais vraiment appliquée, mais en passe de l’être strictement)
  • Invention des hybrides F1 (semences diaboliques qui ne peuvent être replantées car elle ne donneront tout simplement rien, donc obligation d’en racheter chaque année auprès des semenciers),
  • Interdiction de planter des semis qui ne sont pas dans le Catalogue National des Semis (qui pour certains légumes va jusqu’à 98-99% d’espèces hybrides F1 et donc obligation encore une fois d’en racheter chaque année).

Bref, dès qu’il met un pied dans l’engrenage, c’est déjà la fin pour notre ami agriculteur ; il mettra de l’azote (et des semis hybrides) dans ses sols et les problèmes ne feront que s’enchaîner les uns après les autres : mauvaises herbes, invasions d’insectes, maladies... et à chaque fois les firmes agroalimentaires, Monsanto en tête, tiennent déjà à sa disposition de révolutionnaires produits chimiques, il finira en scaphandre à épandre du poison sur ses champs, qui dépériront petit à petit, jusqu’à ce que la terre ne puisse plus rien donner, plus rien, jamais.

Fin ?

2. Audi, vide, tace, si vis vivere

Ou les différents moyens pour redonner vie a la terre

A. De l’Agriculture Biologique

Tout d’abord quelques chiffres pour se faire une idée :

  • En 2010, le marché Français du biologique s’élevait a 3,38 millards d’Euros, ce chiffre comprenant les fruits et légumes, l’épicerie, les boissons, les produits laitiers, le lait, les œufs et la viande.
  • En France, en 2010, sur 29 millions d’hectares de SAU (Surface Agricole Utile) l’Agriculture Biologique n’en représentait que 3,1%, soit un peu plus de 845 000 hectares
  • Le nombre de producteurs en agriculture biologique est par contre en croissance constante, passant de quelques 3 600 exploitants en 1995, pour monter a 11 900 en 2007, et plus de 20 600 en 2010.

Nous avons tous pu voir différents produits dans les rayons de nos grands et beaux supermarchés portants le sigle AB : s’ils sont généralement plus chers, ce n’est pas dû au coût de production fondamentalement plus élevé, mais à plusieurs facteurs qui peuvent varier d’une exploitation à une autre :

  • Demande d’espace plus important due à la mise en œuvre de pratiques agricoles particulières
  • Respect des cycles naturels pouvant mener à des rendements plus faibles
  • Réseaux de collecte et de distribution encore peu développés
  • Prise de risques financier et technique plus importante
  • Contrôle des produits et obtention de la certification AB entièrement à la charge du producteur
  • Demande plus forte que l’offre

Les agriculteurs désireux d’obtenir la fameuse certification AB sont soumis sur certains points à un cahier des charges qui peut s’avérer parfois décourageant (dont les différents facteurs sont établis plus haut), mais aussi paradoxalement à une plus grande liberté notamment dans le choix des semis, qu’ils peuvent replanter eux-même tant que ceux-ci restent certifiés AB, de même qu’ils peuvent cultiver les anciennes espèces...

Les études faites sur la différence des rendements entre l’agriculture intensive et l’agriculture biologique montrent tout et le contraire de tout ; certaines montrent que l’agriculture biologique a un rendement de 50 à 80% de celui de l’agriculture intensive, d’autres montrent que le rendement du biologique est de 200 à 300% supérieur à l’intensif ; autant ne pas écouter ces diseurs de bonne aventure, d’une part les intérêts des uns et des autres sont trop énormes pour avoir un chiffre correct, d’autre part nous n’avons pas assez de recul ( notamment dans le cas d’une conversion de l’intensif vers le biologique ) pour avoir là aussi un chiffre suffisamment précis.

Si baisse de rendement il y a, ce n’est pas seulement dû à la nature des pratiques, mais aussi car, dans le cas d’une reconversion de l’intensif vers le bio, il faut du temps pour que le sol, javellisé par des années de phytosanitaire chimique, retrouve son propre équilibre.

À ce propos, une étude menée par l’IRAB (Institut de Recherche pour l’Agriculture Biologique) en Suisse a montré que la baisse de rendement d’une exploitation biologique sur un sol jadis javellisé, n’était que de 20% inférieure à celle d’une exploitation intensive, le tout sur une période de 21 ans pour retrouver un niveau de fertilité acceptable.

L’Agriculture Biologique donc ou plutôt l’agriculture souhaitable/durable/organique pourrait se résumer ainsi :

  • L’arrêt généralisé et définitif de l’agriculture intensive ce qui signifie faire place à la rotation des cultures, à la jachère, aux engrais verts et le plus important : le retour du modèle agro-sylvo-pastoral
  • L’arrêt généralisé et définitif de tous les produits phytosanitaires chimiques ( sauf cas exceptionnel dont nous parlerons plus bas )
  • L’arrêt généralisé et définitif du labour, pour faire place au SDC ( dont nous parlerons plus bas ).
  • Le développement local et national des filières de sylviculture, pour permettre d’améliorer et de faciliter la production et l’approvisionnement en BRF ( dont nous parlerons plus bas ).
  • Le développement local et national des filières de compostage : le compost étant le véritable or noir de nos contrées.
  • Le compost permet un apport de nutriments au sol (donc aux plantes) mais aussi à la faune et la flore microbienne, une amélioration de la qualité et de la structure du sol par ajout de biomasse donc amélioration de la fertilité du sol par création d’humus.

B. Du BRF ( Bois Raméal Fragmenté )

Le Bois Raméal Fragmenté est une technique assez neuve ( aux alentours des années 60 ) à l’échelle de la période au cours de la laquelle l’homme cultive la terre.

Le principe consiste en un broyage de jeunes branches ( les rameaux ) et à leur épandage sur plusieurs centimètres d’épaisseur directement sur la terre. Cette technique, qui peut s’avérer coûteuse pour certains types de culture ( céréales ou maraîchage ) en raison de la surface qu’il faudrait recouvrir, est par contre particulièrement recommandée pour les plus petites surfaces autrement dit les arbres fruitiers, les vignobles, le maraîchage sur butte, voire simplement pour son propre jardin...

Les effets bénéfiques sont multiples :

  • Effet "paillage" conservant l’humidité des sols, et donc besoins en eau moins importants
  • Protection contre l’effet stérilisant du soleil car la terre n’est pas nue
  • Effet "compost" par dégradation de la biomasse dans le sol donc retour de la faune et de la flore microbienne par création d’humus, donc retour des insectes utiles, tel que les coccinelles (lutte contre les pucerons) ou les carabes (lutte contre les limaces) donc retour des petits mammifères insectivores
  • Pas de labour, donc réduction des coûts de production, notamment pour le maraîchage sur butte (par la réduction de la consommation de fuel)
  • Empêche les mauvaises herbes de croître, donc économie de produit phytosanitaire

C. Du SDC (Semi Direct sous Couvert)

Le Semi Direct sous Couvert est quant à lui tout désigné pour les plus grandes surfaces.

Le principe consiste à planter un mélange de graines de plantes bien spécifiques (luzerne, moutarde blanche, trèfle violet ...) qui auront chacune une action bien spécifique : captage de l’azote atmosphérique, conservation de l’humidité et, à sa destruction, ajout de biomasse au sol.

Une fois l’engrais vert tué (en général au premier gel d’hiver), on replantera directement les semis de la vraie culture directement dans ce couvert végétal. Les avantages sont encore une fois multiples :

  • Effet "paillage" conservant l’humidité des sols, et donc besoins en eau moins importants
  • Protection contre l’effet stérilisant du soleil car la terre n’est pas nue
  • Effet "compost" par dégradation de la biomasse dans le sol
  • Retour de la faune et de la flore microbienne, et donc des insectes, et donc des petits mammifères.
  • Pas de labour donc réduction des coûts de production ( par la réduction de la consommation de fuel)
  • Empêche les mauvaises herbes de croître, donc économie de produit phytosanitaire

D. Du phytosanitaire biologique

Et comment je fais sans mes produits chimiques ?

La question peut sembler absurde, elle pose pourtant un réel problème à de nombreux agriculteurs qui commencent à comprendre le piège terrible dans lequel les firmes agroalimentaires les enferment peu à a peu. En effet si un agriculteur qui pratique l’intensif veut se mettre au durable, il sera forcément confronté à divers problèmes : invasions d’insectes (limaces, pucerons, araignées rouges...), baisse probable de sa production (étant donné l’état d’usure des sols)...

Dans ce contexte, l’agriculteur peut, localement et de manière pondérée, continuer à utiliser des produits phytosanitaires chimiques, et petit à petit les remplacer par des produits et des moyens naturels.

Les premiers résultats valables en ce qui concerne la fertilité du sol et le développement de la faune et de la flore microbienne se font sentir en moyenne au bout de 3 à 5 ans selon le niveau d’utilisation antérieur des produits chimiques, mais malheureusement il faudra beaucoup plus de temps pour retrouver un équilibre optimal.

Il est à noter que les produits naturels sont légions, du purin d’ortie, en passant par toutes les macérations, décoctions, préparations de diverses plantes, jusqu’à l’implantation manuelle de prédateurs.

Un exemple étonnant est celui de la lutte contre l’araignée rouge, acarien maudit des agriculteurs ; il est possible d’implanter manuellement dans les zones touchées un autre acarien, le Phytoseiulus persimilis, prédateur naturel qui mangera jusqu’au dernier ces immondes petites bêtes rouges (à savoir que le Phytoseiulus persimilis est lui aussi un acarien de couleur rouge).

3. Amor fati

J’aimerais maintenant proposer une petite conclusion personnelle à partir de cette locution latine empruntée a Nietzsche : L’amour de sa propre destinée.

Tout ce qui arrive, en bien, en mal ou en toute autre chose a une utilité certaine. De nos élites aux multinationales tout deux enlisées dans le court terme, tout ce qui est fait a un sens, une morale. Nous devons apprendre nos leçons et tirer des conclusions.

Il y a un bienfait dans la situation actuelle ; ils nous ont montré le destin qui nous attendait, une mort rapide des ressources naturelles (donc la nôtre) et une vie d’obéissance : autrement dit, nous voilà avertis.

La résistance, le changement, devra obligatoirement passer par la terre ; source de vie de toute chose.

Nous ne pouvons pas rester sans rien faire, sans rien dire, tandis que la terre meure un peu plus chaque jour, que nous mangeons et buvons des doses énormes de produits chimiques.

Vous avez un jardin ? Cultivez donc vos propres légumes.

Vous êtes agriculteur en intensif ?

Le chemin sera long, mais pas sans fin.

Renseignez-vous, documentez-vous, partagez vos connaissances.

Aut dosce, aut disce, aut discede (Enseigne, étudie où retire-toi.)

Bon courage à tous !

 






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25 Commentaires

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  • #100946
    Le 14 février 2012 à 09:01 par Viaticum
    Agri Cultura Vita Est

    Sur le même sujet, mais seulement pour les (très) bons en anglais (car non sous-titrée), je vous recommande cette petite vidéo géniale ...
    http://www.youtube.com/watch?v=kiot...

    Résumé pour ceux qui auront pas tout capté : dans une émission type télé-matin, un VRP de la bouffe industrielle présente sa nouvelle gamme de plats cuisinés totalement écologique, puisqu’elle ne prélève "aucun ingrédient dans la nature". Evidemment, les présentateurs se pâment d’admiration. Tout y est en 2:14 (renversement complet du sens, enthousiasme infantile pour tout ce qui est moderne etc.)

    Pour ceux qui aiment, il y a des dizaines de vidéos comme ça sur le site "The Onion", qui est un site US de parodie d’information, dans la grande tradition du "spoof" américain (détournement parodique plus vrai que l’original, très efficace pour démonter la manipulation). C’est extrêmement intelligent et bien foutu (comme quoi il n’y a pas que des cons aux US). Je met quelques autres vidéos de côté pour mes prochains post. Ravis d’avoir enfin des gens avec qui les partager ...

     

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    • #103569
      Le Février 2012 à 23:38 par tomi
      Agri Cultura Vita Est

      Merciiiiii...Viaticum,

      Génial le lien !! J’espère que vous avez vu la vidéo de Claude Bourguignon.. ?

      Merciiiii E&R,son équipe et Alain Soral...

       
    • #104764
      Le Février 2012 à 23:43 par Viaticum
      Agri Cultura Vita Est

      @ tomi
      ça fait plaisir !
      Et oui, bien sûr, je suis fan de Claude Bourguignon, et aussi de Pierre Rabhi ... dont j’ai eu le grand plaisir de voir les messages relayés sur ce site.

       
    • #107923
      Le Février 2012 à 12:09 par Viaticum
      Agri Cultura Vita Est

      La réalité finit toujours par dépasser la fiction ... Je viens de tomber là-dessus (désolé, c’est à nouveau en anglais) :
      http://www.we-make-money-not-art.co...

      Je trouve ça assez remarquable car ça illustre à la perfection ce que montrait la petite vidéo parodique dont je parlais dans mon post : le détournement grotesque du sens, qui permet de justifier les trucs les plus invraisemblables. Sauf que là c’est "sérieux".

      Voilà de quoi il s’agit cette fois. Un étudiant d’une école de design s’est dit que c’était pas bien de faire souffrir les poulets élevés en batterie, ce qui part d’un bon sentiment. Il s’est dit également que si ces poulets n’avaient plus de cerveau, ils ne souffriraient pas (bien vu !). Et que du coup, on pourrait en entasser encore plus dans le même espace. Et comme ils n’éprouveraient plus le besoin de bouger, on pourrait même les accrocher à des supports, comme des boules sur un sapin de Noël, et les nourrir directement par perfusion. On leur couperait aussi les pattes pour que ça prenne moins de place (de toutes façons, elles leur serviront à rien). Pour qu’ils fassent un peu de muscles, des electrochocs feront l’affaire etc.

      Et puis il s’est exercé à son futur métier de designer. Il s’est mis à concevoir des dispositifs d’accrochage, qui font l’objet d’une expo montrée sur le site. Tout ça a l’air bien foutu, et c’est même assez élégant. C’est sans doute un petit gars assez doué, et je ne me fais pas de souci pour son avenir si notre société continue d’avancer dans la même voie. Il y a actuellement beaucoup de recherches analogues, préparant la prochaine étape "d’industrialisation" de la production de la bouffe (qui, bien sûr, "intègrera" les préoccupations de développement durable, de souffrance animale etc.). Il sera évidemment impossible d’être "contre" puisque ce sera de la croissance, de l’emploi etc. Et le pire c’est qu’on sera même probablement OBLIGÉS d’en passer par là, si l’on s’obstine à ne pas vouloir remettre en question nos modes de vie et de consommation (bouffer de la viande deux fois par jour etc.).

      N’empêche que quand je vois ces images, moi j’ai le sentiment qu’on franchit une nouvelle étape dans l’abominable. Je n’ai pas d’argument rationnel mais j’ai le sentiment qu’on fait quelque chose de "mal", de "laid", d’ignoble. Je n’ai plus d’argument rationnel mais je m’en fous. JE NE VEUX PAS DE CE MONDE LÀ et je n’ai pas à m’en justifier.

       
  • #100981
    Le 14 février 2012 à 10:57 par Pil
    Agri Cultura Vita Est

    Pour ceux que ça intéresse :
    http://www.biaugerme.com
    Un bon site pour des semences de qualité, je le préfère à Kokopelli.

    J’espère que mon message de posera pas de problèmes !

     

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    • #101073
      Le Février 2012 à 14:29 par bogatyr
      Agri Cultura Vita Est

      Oui cela semble être un bon site !

      Le truc c’est que Kokopelli donnent les graines gratuitement, il ne faut payer que les frais de port !

       
    • #101210
      Le Février 2012 à 20:01 par bogatyr
      Agri Cultura Vita Est

      Correction : Ca n’est pas/plus gratuit lol

      Et en effet, sur ton site il y a plus de choix, surtout en ce qui concerne les engrais vert !

      Merci d’avoir partagé ce site, je ne connaissais pas !

       
  • #101063
    Le 14 février 2012 à 14:14 par Thibautlor
    Agri Cultura Vita Est

    Très bon article

     

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  • #101190
    Le 14 février 2012 à 19:00 par Bravo
    Agri Cultura Vita Est

    Merci pour cet article de qualité. Étant moi même très réceptif face à ce problème je suis heureux de voir que la lutte se fait aussi à ce niveau

     

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  • #101378
    Le 15 février 2012 à 10:42 par tribal
    Agri Cultura Vita Est

    quand a l’introduction de predateurs dit "naturels" .. je sais pas si il y a eu beaucoup d etudes la dessus, mais introduire en masse un predateur qui a l origine n’est pas present est ce que cela ne pertube pas l’eco systeme ?

    Certes les predateurs sont sans consequence pour les cultures (ils sont meme benefique) mais la nature autour ? et les predateurs de ces predateurs ?

    A quel niveau de la chaine alimentaire ca se stabilise ? Sinon l espece introduite disparait quand leur proie est eradiqué ? ils pourraient se mettre a manger d autres especes aussi .

    Chacun a sa raison d’etre donc introduire ou enlever une espece bouscule l equilibre.. je suis pas sur que nous maitrisions bien toutes les implications de ce genre de traitement ...

     

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    • #101444
      Le Février 2012 à 14:42 par bogatyr
      Agri Cultura Vita Est

      Certains prédateur sont bien connus et peuvent être utilisé presque sans danger.
      Si le prédateur de l’araignée rouge meurt quand il n’y a plus de proies pour lui, d’autres comme l’Evendum Puttleri sont d’origine équatoriale et meurent toutes en hiver(même doux), il faut donc réintroduire de force chaque année une population.

       
  • #101521
    Le 15 février 2012 à 17:36 par Victor H.
    Agri Cultura Vita Est

    Bonjour,

    Merci pour cet article merveilleux. Je l’ai fait passer !
    J’ai trouvé une pétition pour "la protection de l’apiculture face aux lobbys OGM"
    http://www.ogm-abeille.org/#petition
    N’hésitez pas à y jeter un coup d’œil.

     

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  • #102069
    Le 16 février 2012 à 14:41 par Rachid
    Agri Cultura Vita Est

    Moi qui suis un citadin, bien que mes ancetres aient tous ete des cultivateurs de montagnes (exode rural transcontinental), j’ai achete sur des sites internet bio des graines de beaucoup de legumes cultivable en jardin potager.

    Je vis en apparte, je n’ai pas de jardin, mais je garde ces graines bien a l’abri, au cas ou le besoin s’en fasse sentir.

    Tous les mois j’achete 200 graines de ceci, 500 graines de cela...ca me coute 10 eur a chaque fois pour + ou - 1000 graines et elle peuvent etre conservees plusieurs annees dans de bonnes conditions.

    Le jour ou y a plus de petrole ou plutot ou celui ci est reserver par l’etat, y aura plus a bouffer dans les magasins, faudra donc pedaler a velo et planter ses legumes...

     

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  • #103313
    Le 18 février 2012 à 15:45 par Almaki
    Agri Cultura Vita Est

    Ce que l’on fait aux sols, on le fait aux consciences. Le spectacle érode, épuise, exploite, et ruine les cerveaux, avec la même intransigeance de bulldozer que l’industrialisation criminelle de l’humus terrestre. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Entre matière et esprit, il y a une analogie de fait : la manière dont on traite la matière vivante du sol et la seule dynamique de l’esprit possible que véhicule le spectacle partage un même destin, le déchaînement de la pulsion de mort.
    L’attachement à la restauration des sols, à un cycle qui les régénère, devrait nous amener à transposer cette logique à une restauration culturelle de la vie de l’esprit.
    Le soin apporté à la vie du sol et à ses fruits est celui que nous devons nous apporter les uns aux autres. L’autonomie alimentaire, énergétique, est aussi ce qui nous rend libres. Le travail accompli par nous et pour nous, est la culture de l’esprit en train de se faire.
    Retrouver des savoir-faire c’est fabriquer des savoir-vivre. C’est mettre fin à la prolétarisation des esprits (qui désormais a atteint l’ensemble du champ social, élites en particulier).

     

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  • #106588
    Le 22 février 2012 à 23:02 par Markovitch
    Agri Cultura Vita Est

    Site passionnant des microbiologistes de la terre (agrologues et pas agronomes) des scientifiques Lydia et Claude Bourguignon qui ont fondé il y a plus de 20 ans leur propre laboratoire pour répondre à l’appel à l’aide des agriculteurs qui pour maintenir un certain rendement sont toujours obligés d’acheter plus d’engrais, plus de pesticides, +++ etc… :

    http://www.lams-21.com/gestion_page...

    Il y a de multiples vidéos assez courtes qui sont toutes très intéressantes.

    2 livres essentiels pour tous les intéressés ou qui peuvent le devenir :
    1/ “Le sol, la terre et les champs” de Claude et Lydia Bourguignon.
    2/ “de l’arbre au sol : Les Bois Raméaux Fragmentés” d’Eléa Asselineau et Gilles Domenech. Prix Chapitre Nature 2008, catégorie essai.

    Tous disponibles sur amazon et pas besoin, amha, d’en avoir d’autres.

     

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  • #141499
    Le 24 avril 2012 à 13:14 par autrevie
    Agri Cultura Vita Est

    il existe des solutions...les bactéries Em,les bibilles d’engrais bio http://www.wikistrike.com/article-u...’emploie de l’ormus,du zéoplacton,l’électroculture (12 volt=+500% des bactéries azobcater)...et peux être,comme le sous entend Don Jose Carmen,en venir à informer l’eau travers la silice,(dans le style Marcel violet,ou classiquement:les dilutions (homéopathique) Biodynamiste...j’ajouterais gomme arabique pour remplacer la cilice...faut tenter...il n’y a que comme cela que nos serviles payzans pourrons bouder les lobbies d’apres guerre.

     

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