L’affiche d’un étudiant fait scandale à Corte
21 novembre 2011 04:38, par Limelette AnthonyLa photographie qui superpose un sexe de jeune homme au repos et un chapelet, à été l’œuvre de beaucoup de controverses. Elle a été faite il y a longtemps, avec un ami, à l’époque nous venions d’avoir 17 ans c’étaient les premières photos de nu que je faisais. Voici donc l’explication théorique que je donne à ce cliché.
D’abord observons les deux symboles :
Le chapelet ou prière du rosaire, est au delà de la prière une méditation biblique. il a cette valeur universelle car les points de repères sont connus et pratiqués sous la même forme dans tous les pays du monde. Symbole de sagesse et de pureté il représente par ces valeurs la vie et l’amour, pour les catholiques.
Le sexe au repos, est vu comme le symbole du dynamisme, de l’initiative et du pouvoir. Le fait qu’il soit au repos permet d’éviter tout rapport sexiste et exhibitionniste, et surtout il me permet de le relier sans provocation à la valeur de la vie.
Le choix voulu du sexe masculin fait écho à l’histoire de l’art, tout en rendant hommage à la femme en utilisant un modèle homme nu et son sexe.
Nonobstant, le pénis prend acte de la valeur quotidienne que l’on lui porte. En effet si vous regardez bien autour de vous, vous observerez que de la bouteille de champagne, en passant par le clocher de l’église jusqu’à la forme du stylo, tout prend un rapport phallique.
Quel rapport peut –on faire entre le sexe, la religion et le quotidien ?
C’est la question qu’essaye de poser cette photo. L’objectif est de questionner notre environnement quotidien. Il est clair que la société est pervertie par un flot d’images
continu dont la traduction nous échappe. On observera que beaucoup d’émissions, de clips, de pubs, jeux vidéos jouent sur des codes sociétaux obscènes et favorisent ainsi une certaine violence visuelle. Le but de cette photo est donc de chambouler une routine visuelle en agitant, par le moyen « d’affichage performance », le spectateur. Elle dénonce la perversion de la société et utilise pour susciter le regard, un jeu de symbolique et de voyeurisme.
Mais alors qu’elle est le rapport à la religion ?
Pour ce qui est de la religion, on peut préciser qu’elle fut la base de nos sociétés , et a gravement changé la perception de celle-ci, pour y avoir été implantée pendant quelques siècles.
De ce fait elle a une certaine puissance et dés le moment que l’on utilise le symbole religieux on offre immédiatement une importance blasphématoire au travail qui soudain devient objet de polémique.
C’est à ce moment qu’il est regardé, qu’il existe et qu’il entre dans le cadre d’une performance.
Mais là n’est pas la seule utilité. Comme je l’ai dit plus haut, le chapelet entre dans la conception de la vie, ainsi le sexe est l’organe de la vie. C’est pourquoi dans l’illusion de l’oxymore photographique réalisé on ne peut dire que l’obscénité est présente. Bien au contraire.
En outre si la photo est vue comme choquante, ce n’est que parce que nous voyons le sexe comme choquant. Au fond dans l’idée il n’y à rien de provocateur et/ou de blasphématoire, c’est notre regard qui devient obscène, perverti inconsciemment par d’autres images dont l’interprétation complexe empêche toute analyse.
L’art appartient à celui qui ose la liberté.
Anthony Limelette