Au fil de la lecture, je me suis impatienté : l’auteur ne voit-il pas que l’instauration de la démocratie, en tant que que représentation de la souveraineté du plus grand nombre et de l’esprit majoritaire, est par essence, par nature, un projet totalitaire !
Et dans sa conclusion, le génial Arthur évoque l’engendrement paradoxal du totalitarisme par la démocratie. Merci, l’ami. Le totalitarisme n’est, en réalité, pas un symptôme du dysfonctionnement démocratique : le totalitarisme est programmatiquement inscrit dans le projet démocratique.
La négation du principe d’individuation, la recherche de l’alignement des discours, sur fond de conformisme et de désindividualisation, et l’illusion de satisfaire la totalité des volontés après les avoir fait disparaître derrière le mantra fédérateur d’un d’un vivre-ensemble (variation politiquement correcte du penser-pareil) imposé au forceps, sont les caractéristiques qui font de la démocratie un système totalisateur, une machinerie d’arasement consensuel où l’opinion personnelle est combattue parce qu’elle menace de faire péricliter le statu quo : l’harmonisation forcée des représentations et des opinions prouve que le totalitarisme ou mondialisation ou globalisation est la cheville ouvrière de la démocratie.
Le suffrage universel n’est pas une extension quantitative de la souveraineté populaire mais une planification de la cacophonie : avons-nous gagné en libertés et en qualité d’existence depuis que le vote a été avancé à 18 ans, que la possibilité de se prononcer pour élire un président est octroyée à des êtres dont le cortex préfrontal ne sera pas complet avant leurs 25 ans ? Cette cacophonie est précisément la nébuleuse de dopamine qui permet de masquer que la base vote, pendant que le sommet élit.