Hobbes est profondément traumatisé par la guerre civile. Pour lui, c’est le chaos total, une guerre de tous contre tous. Cette peur du désordre est au cœur de son œuvre. Il écrit "Le Léviathan" (1651) juste après la guerre civile, et c’est une sorte de réponse au chaos. Son époque est aussi traversée par des tensions religieuses très fortes.
Hobbes veut sortir la politique de la religion. Pour lui, l’État doit dominer l’Église, pas l’inverse. Il propose alors une sécularisation du pouvoir.
Hobbes est un penseur du désespoir lucide. Il voit le monde en proie au chaos, et il dit : « Plutôt un pouvoir absolu que pas de pouvoir du tout. »
Opposer à Hobbes l’horizontalité du pouvoir populaire, c’est renverser complètement sa vision du pouvoir comme vertical, centralisé, et fondé sur la crainte. Là où Hobbes dit : « soumettons-nous à un souverain fort pour éviter le chaos », l’idée inverse, c’est : « construisons ensemble une société juste, sans maître, par la coopération entre égaux ».
Contre la verticalité du Léviathan
Hobbes pense le pouvoir comme pyramidal : en haut, un souverain tout-puissant ; en bas, des sujets obéissants.
Il justifie cette hiérarchie par la peur de l’état de nature (guerre de tous contre tous).
En réponse, les penseurs de l’horizontalité disent : la peur n’est pas un bon fondement politique. Il faut fonder le pouvoir sur la confiance, la délibération et la coopération, pas sur la domination.
Circulaire (pas de chef permanent),
Délibératif (par la parole et le consensus),
Éphémère (les rôles tournent, pas de concentration).
Elinor Ostrom, Murray Bookchin, David Graeber ont étudié des sociétés où le pouvoir est horizontal et fonctionne sans État centralisé.