L’Allemagne adopte la double nationalité
24 décembre 2014 10:33, par MEIERS
Il faut savoir que cette loi de double nationalité est une véritable fracture de l’histoire allemande d’après-guerre. Le fait d’imposer auparavent une nationalité unique s’expliquait par un traumatisme historique. En 1914 le territoire allemand comptait 540.000 Km2, pour plus de 60 millions d’habitants, un peu moins que la France aujourd’hui (551.000Km2) mais comptait des régions où des minorités nationales étaient majoritaires où fortement représentées, comme la région de Posen à l’Est (aujourd’hui Poznan en Pologne), où vivaient 2/3 de Polonais, la Prusse occidentale, futur Corridor de Dantzig, où ils étaient 40%, où les Danois au Nord du Schlesvig. Après la défaite de 1918 ces minorités nationales, se souvenant de leurs racines ethniques ont dénoncées leur loyauté vis-à-vis de l’Allemagne et servi d’alibi aux vainqueurs pour dépecer le territoire allemand le privant de 13% de sa surface. Après 1945 et bien que les régions à l’ Est de l’Oder et de la Neisse comptaient plus de 90% d’Allemands de souche, ils furent tous expulsés au bénéfice de la Pologne et selon le même prétexte. Dans l’ensemble l’ Allemagne a donc perdu 35% de son territoire national entre 1914 et aujourd’hui. Le législateur allemand ne voulait donc plus tolérer après 1945, qu’à l’intérieur de son territoire croupion vivent en grand nombre des personnes ayant certes la nationalité allemande, mais se rattachant par leur langue, leurs us et coutumes, et leur loyauté à un état étranger. Or c’est précisément ce principe qui est battu en brêche par la loi sur la double nationalité. De nombreux allemands craignent aujourd’hui de voir se reproduire le schéma d’après 1914. Des quartiers entiers des grandes villes sont peuplés de turcs musulmans, ne parlant pas allemand dans leur vie quotidienne, ayant un style de vie oriental, et influencés au plan politique par leurs pays d’origine. Même après deux ou trois générations ils se considèrent comme turcs et non Allemands. Le risque d’un mitage du territoire résiduel de la République Fédérale existe bel et bien !