Constitutions, souveraineté et Grèce
15 décembre 2014 17:22, par listenerLe passage de votre article : "Le terme est inconnu du grand public, et pourtant la notion de constitution économique est aujourd’hui très présente. C’est elle qui est à l’œuvre dans les divers traités qui organisent désormais le fonctionnement de l’UE".me laisse perplexe.
Je crains de voir les opposants à ce nouveau "machin" se précipiter en désordre dans les mêmes leurres que les opposants au mariage "gay", qui avaient, somme toute, raison, mais en "droit américain", c’est à dire en n’importe quoi. Deux mots de français, et ils arrêtaient tout (je l’exposerai peut-être un jour). Ils avaient oublié le "solide", le "made in France". On ne combat pas l’ennemi avec les armes fournies par lui !
Une objection à la "constitution économique" ? Rappeler qu’elle existe déjà ! Elle fonctionne en France depuis 1789 et s’appelle le "droit de propriété". Le reste, c’est de la pseudo-science économique, Et au delà de l’économie (art de gérer la maison), il y a la chrématistique (l’art de s’enrichir soi-même) et au delà de la chrématistique, il y a l’escroquerie (l’art d’appauvrir autrui).
Insérer de la "constitution" dans tout cela reviendrait à ramener au droit, c’est à dire à définir, à limiter. On ne peut donner un "pouvoir" ("potestas") à "l’économie" sans l’anéantir ! Sa base est "l’avoir", pas le "pouvoir" ! Or c’est précisément ce qu’a tenté de faire le fameux traité refusé par les français, et c’est ce qui se cache sous le terme "concurrence libre et non faussée" !
Une constitution a pour objet de séparer les pouvoirs et mettre les titulaires de ces droits en interdits (précédente rubrique) pour garantir la liberté reconnue aux citoyens et l’exercice de leurs droits (que personne ne peut limiter), ceux-ci étant censés n’exercer que ceux "garantis" par la loi. C’est aux "pouvoirs" que revient ce travail !
Par conséquent si l’économie doit être constitutionnalisée, elle doit l’être vraiment ! C’est le problème. On ne voit là nullement des "constitutions économiques" mais des traités à préoccupation commerciale agressifs et illisibles, avec vagues "institutions" pour la frime (l’Europe luxembourgeoise). On revoit ce qu’avait tenté le traité d’Amsterdam : mélanger les genres. Un traité est un traité, affaire des princes. Une constitution est une constitution, affaire des peuples.
Toute critique a priori négative n’aurait donc aucune efficacité. Il faut dire "oui" à une constitution économique précisément pour l’arrêter en la dévoilant.
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