Excellente analyse. Curieusement, pour cette rare occasion où la France, en ce qui concerne le financement des partis politiques, à savoir sur fonds publics, c’est à dire sur notre argent, a tourné résolument le dos au système américain, qui n’admet que le financement sur fonds privés, c’est à dire par les gangs, c’est le bordel, mais il faut reconnaître, bien français ! Cela fait plaisir ! C’est là qu’on voit que l’Amérique aura du mal à nous éduquer.
Rappelons quelque chose : sur les assignats mis en circulation sous la Convention figuraient ces mises en garde : d’un côté : "La loi punit de mort le contrefacteur" et de l’autre : "La loi récompense le dénonciateur". Hé oui ! la dénonciation est bien un devoir civique, laïque, obligatoire et républicain ! Ne l’oublions pas. C’est la pègre qui n’aime pas les balances.
Fillon n’a fait que son devoir de citoyen, quitte a finir les pieds dans un seau de ciment au fond du lac Daumesnil. Il a balancé pur et dur. Jouyet n’est que celui qui tient en main les ministres dont celui de la justice qui tient en main les parquets qui ont le fameux "pouvoir de saisine" et qui tiennent en main la police, laquelle reçoit les plaintes et dénonciations. Un homme distingué comme lui, ce "bourgeois de la Sarthe" comme le disait Dati, n’allait pas porter plainte sur main courante au commissariat du coin, comme une vulgaire femme battue, tout de même. Mais quand on balance, il faut assumer, où alors être très, très discret.
Et il ne s’y est d’ailleurs pas pris en traître puisque depuis juin, il peste contre Sarkozy et sa prédation qui a vidé les caisse de l’UMP. Chargé des intérêts de cette association (en triumvirat), là encore, il n’a fait que son devoir au contraire des enflures Juppé et Raffarin qui ont tenté de le neutraliser. La question qui se pose sur ce terne et têtu personnage, resté premier ministre pendant cinq ans parce qu’il refusait de démissionner malgré les humiliations, est la suivante : pourquoi, mais pourquoi donc a-t-il démenti ce qu’il a évidemment déclaré ? Car non seulement c’est vrai mais c’est vraisemblable. Pourquoi n’a-t-il pas répondu : "oui, je l’ai dit, oui, je l’ai demandé pour que le parquet agisse et saisisse la justice . Et alors ? Je suis dans mon droit et je vous emmerde". Il n’a pas osé être franc. Comme si cette république n’engendrait que des hommes politiques faux-derche. Quand par malheur ils sont droits et francs, il y a "démenti". Bizarre autant qu’étrange...