Trois mois de prison avec sursis ? Trois mois pour une photo de quenelle devant une synagogue ? Vraiment ?
On condamne des citoyens à partir d’arguments fumeux — l’interprétation de la « quenelle » et le délit d’intention — et de raisonnements tautologiques, tels que « la haine reste la haine ». La vice-procureuse gagnerait à se taire parce qu’en matière d’« incitation à la haine », ou du moins à la rébellion, on ne fait guère mieux.
Pour qui ces gens se prennent-ils ? Les ministres des tribunaux inquisitoriaux d’un nouveau culte piétiste ? Si la fantaisie me prenait d’écrire que « tout ce qui concerne les Juifs, les nazis et des histoires misérabilistes, imbibées de graisseuses larmes, à propos de souffrance des souffrances durant la seconde guerre mondiale, je m’en tamponne le coquillard. C’est même pour moi un sujet de plaisanterie. Soucieux, comme tant de groupes activistes progressistes, de transgresser ce qu’on présente comme sacré, j’entends me déguiser comme bon me semble, et effectuer à ma guise tout geste devant toute plaque merdique enjoignant un devoir de mémoire, ou tout bâtiment religieux ou laïque », ces misérables auraient donc le front de prétendre posséder une machine à détecter ma haineuuuuuh.
Un haineumomètre ? Heureux possesseur d’un neuneumètre équipé de fripouillo-senseurs, je peux vous dire, camarades suintant l’antisémitisme rance, qu’il s’affole à l’approche de ces coquins dignes des Plaideurs. Et surtout que j’en ai plein mes bottes à clous de ces âneries. Bien entendu je ne me permettrais jamais l’irrévérencieux calembour « shoahneries ».