Thaïlande : les manifestants perturbent les élections
3 février 2014 22:56, par Marc
@tous ceux qui critiquent les "jaunes" :
Mais vous retardez les gars ! Bien sûr que les américains ont soutenu le retour d’une monarchie forte et du parti démocrate à l’époque de la guerre froide et même un peu au-delà. Quelle importance ? Aujourd’hui les oligarchies mondialistes misent sur Thaksin pour "normaliser" la Thaïlande sur un schéma de dépendance semblable à celui de la France, c’est à dire le passage d’un état à souveraineté limitée à un état sans souveraineté. La vieille aristocratie siamoise, soutenue par une partie des élites économiques sino-thaïs (ces dernières plus intéressées par les enjeux de personnes et de réseaux que par les principes politiques), veut garder son pouvoir sur le pays, pouvoir qui malgré ses défauts, est infiniment plus légitime que celui des racailles cosmopolites bancaires. Enfin, c’est ce qu’on ne peut que penser quand on raisonne sur un mode identitaire ethno-culturel et non de lutte des classes.
Ce qui manque aux avant-gardes de l’opposition à Thaksin (je parle de la composante aristocratique, militaire, administrative et universitaire, les marchands chinois on s’en fiche), c’est une maturité suffisante pour opérer une synthèse entre leurs aspirations à conserver le pouvoir et le désir de justice sociale du peuple, une synthèse dans le fond de type fasciste qui serait incarnée par un mouvement et par un homme doté d’un peu plus de charisme que Suthep.
Pour le reste, ne soyez pas trop focalisés sur l’infiltration chinoise. Elle est ancienne et irréversible, une erreur historique des souverains siamois, peut être, mais qui a néanmoins marqué toutes les zones urbaines, y compris au sein de la famille royale. Elle complique les problèmes mais la crise ne peut être ramenée à cette situation. La crise est essentiellement nourrie par le populisme intéressé d’un ploutocrate qui n’en revient pas d’avoir été admis dans l’hyperclasse cosmopolite et qui arrose les foules dans la plus grande tradition "démocrate" que nous dénonçons en Occident depuis la prétendue révolution "française".