Les manifestants ont empêché dimanche les législatives de se tenir dans des dizaines de circonscriptions en Thaïlande, menaçant de plonger un peu plus le pays dans une spirale de paralysie politique et de violence.
La veille encore, en plein jour dans la capitale, une bataille de rue entre militants pro et antigouvernementaux a fait plusieurs blessés par balles. Les images de ces tirs nourris, explosions et scènes de panique de passants, risquent d’avoir effrayé de nombreux électeurs.
Les bureaux de vote ont néanmoins ouvert à 8h00 (1h00 GMT). La Première ministre Yingluck Shinawatra a été parmi les premières personnes à glisser son bulletin dans l’urne, dans le bureau de vote de son quartier, sous haute surveillance policière.
Refusant de démissionner purement et simplement comme le réclament les manifestants depuis trois mois, la Première ministre avait proposé ces législatives comme une sortie de crise. Mais l’opposition boycotte le scrutin.
Et les manifestants ont empêché l’organisation du scrutin dans plus de 10% des circonscriptions (45 sur 375). Rien qu’à Bangkok, plus de 400 des quelque 6 600 bureaux de vote n’ont pas pu ouvrir en raison du blocus des manifestants ou de l’absence de personnel électoral.
Cela a conduit des électeurs à forcer le passage vers leur bureau de vote, jamais ouvert faute d’urnes. "Des bulletins de vote et des urnes ont été bloqués" par les manifestants également dans le sud, bastion de l’opposition, a expliqué la commission électorale à l’AFP.
Les manifestants réclament le remplacement du gouvernement par un "conseil du peuple" non élu, repoussant les élections à plus d’un an, et s’opposent à un scrutin qui selon eux ne fera que prolonger l’emprise du parti Puea Thai au pouvoir.