au commencement était le verbe (occident)
la création procède d’une vibration sonore : AUM (orient)
dans les deux cas l’intuition humaine donne au son la fonction créatrice divine.Vous remarquerez au passage la différence essentielle entre les visions occidentales et orientales (dans les religions du livre le mot fait sens, dans les religions premières la vibration sonore fait sens)
La musique est l’art premier,
pour l’homme l’intuition du rythme (un son ,un silence puis un son) est la prise de conscience originelle, de là tout s’enchaîne , la différenciation logique, (oui-non), l’identification, la conceptualisation du temps, la catégorisation, la logique, les mathématiques. la pensée logique est donc issue d’une prise de conscience intuitive du rythme. la musique divine est première (on la ressent intuitivement) la musique humaine est la première forme de connaissance par imitation (religion- science) dans le but de relier spirituellement l’homme à la création.
amusez vous à tailler un silex, vous tendrez naturellement à frapper en rythme et si vous vous amusez à accélérer progressivement le rythme, vous avez de fortes chance avec un peu de pratique à partir en transe.
la musique modale est première, c’est le système musical de TOUTES les civilisations premières. la première révolution musicale se passe en occident à l’aube de la naissance du capitalisme : l’invention de la musique harmonique, : l’utilisation de plusieurs modes dans une même composition (d’au côté : perte d’unité donc perte de sens, de l’autre : liberté et intervention humaine pour réguler et adapter la soupe (l’harmonisation c’est techniquement et idéologiquement "le clavecin bien tempéré" : faire rentrer de force dans un cadre en tempérant, en rognant, en censurant). l’harmonisation c’est mettre tous les plats d’un repas dans la même marmite , mélanger et assaisonner pour faire passer ce nouveau goût artificiel.
Restait encore à détruire la pertinence de l’esthétique modale, ça c’est le but de l’atonalisme.
dans un mode (do majeur par exemple), chaque note a une identité propre, une couleur propre, une importance variable (selon les modes) et du coup la fausse note se remarque immédiatement.
Dans la musique atonale, construction mathématique-aléatoire, toute note n’est qu’un élément interchangeable et sans identité propre, tout devient possible, c’est la liberté absolue délivrée de tout sens, donnant au mieux de l’émotif primaire(musique de cinéma).