Avec la révolution de l’information nous sommes en effet passés de ce que Régis Debray nomme la graphosphère à la videosphère ; or cette dernière est le support essentiel de la manipulation idéologique massive à laquelle nous sommes quotidiennement soumis.
Au moment ou plus personne n’est dupe de la désinformation à grande échelle organisée par les merdia, BHL monte comme par hasard au créneau pour nous expliquer qu’il faut croire tout ce qu’on voit.

On ne peut pas lui reprocher de manquer de suite dans les idées. Il faut être attentif à la cohérence de son parcours intellectuel. Déjà il y a trente ans lorsqu’il avait lancé sa carrière avec la bande des "nouveaux philosophes", ses pairs lui reprochaient d‘avoir une légitimité plus médiatique qu’académique, bref d’être une créature de la télévision plus que de l’université.

Ainsi le reproche de narcissisme qu’on lui fait le plus souvent et auquel on s’arrête est trop grossier ; son auto justification est plus subtile. Puisqu’il vit essentiellement par l‘image il vient de comprendre qu’il fallait couper l’herbe sous le pied de ses détracteurs en produisant une justification théorique de l‘image. le choix d une série d’oeuvres d’art présentées cet été à saint Paul de Vence lui en fournit l’occasion.

Aussi plus que jamais, surtout si BHL vous dit le contraire, méfiez vous des images !!