Thomas Hollande, militant Queer
14 avril 2013 18:12, par GloupsCette volonté de "dépasser" (ce qui veut dire en réalité "nier") toute "opposition", toute différence, toute tension, altérité, peut être expliqué je pense.
La rencontre d’un homme et d’une femme est toujours le mélange subtile entre l’affrontement et l’apprivoisement (de l’un envers l’autre). La curiosité pour cet autre et la recherche de la domination ou/et de la cohabitation sur/avec celui-ci. Toute l’Histoire humaine repose sur cette rencontre entre groupes humains différents et aux intérêts divergents.
Ce qu’il faut comprendre je pense c’est la volonté utopique de nos élites de mettre fin à l’Histoire qui est toujours la rencontre et le choc de la différence. Raison pour laquelle toute différence est aujourd’hui niée : la lutte des classes est une invention, les différences raciales une absurdité, la différence des sexes une superstition. Tous pareil, tous identiques, circulez y a rien à voir et qu’enfin plus rien ne se passe...
Fukuyama prédisait la "fin de l’Histoire" dans les années 90, un monde où n’existerait plus que les alternances "démocratiques" entre deux partis politique et les fluctuations économiques du marché. Ce qui a été odieux à ces gens est de voir l’Histoire revenir à la charge.
Voilà pourquoi paradoxalement je pense que la motivation profonde des "progressistes" gouvernementaux est de vouloir à tout prix que la société ne bouge surtout pas. Effacer la différence, pour empêcher l’affrontement et donc mettre fin au mouvement de l’Histoire. Mouvement de l’histoire qui pourrait remettre en cause le régime politique et la place qu’occupe nos dites "élites" actuelles.
En ce sens l’existence et de l’homme et de la femme est en soit une ignominie puisque cela signifie qu’il existe des différences parmi les "êtres humains", que ces différences sont indépassables (grosse contradiction avec l’égalitarisme utopique), que par la rencontre et la cohabitation plus ou moins heureuse de ces deux pôles différents se met en place un ordre et un mouvement. Qu’enfin ce mouvement favorise les changements politiques, la prise de pouvoir par différents groupes d’élite.
"Du pain et des jeux" disait César. Créer l’animation, le spectacle, hypnotiser les foules à coup de slogans est peut être le meilleur moyen de figer une société. Hurler à tout bout de champ que "Le changement c’est maintenant" est peut être le meilleur moyen de repousser à plus tard les réformes nécessaires d’une société.
Le progressisme, un conservatisme ?