Merci à l’auteur.
Pour aller un peu plus en profondeur, je conseillerai la lecture de l’ouvrage de J.C Petifils "les communautés utopistes du XIXème siècle". Un peu académique et gaucho-centré mais intéressant. Le plus surprenant étant peut-être d’observer la vigueur (et déjà candeur) des idées socialistes du XIXème, de constater que ce genre de concept est né en marge du monde moderne, que tout ou presque fut imaginé, tenté et que, pour finir, l’expérience soixante-huitarde n’est qu’un des innombrables soubresauts utopistes qui ont pu jalonner notre histoire récente. Aussi, les seules réussites durables sont-elles les communautés religieuses que l’auteur laisse volontairement de côté.
La postface : (auteurs/"chevaucheurs de tigre" illustres en gras)
Créer la cité harmonieuse et parfaite où tous les hommes pourraient vivre dans une idyllique fraternité a toujours été le grand rêve des théoriciens de l’utopie : Platon, Thomas More, Campanella ou Saint-Simon... Les uns préconisaient un communisme de caserne, d’autres un socialisme autogestionnaire, d’autres encore l’anarchie. Au XIXe siècle, devant la misère née de la révolution industrielle, des milliers d’hommes décidèrent de réaliser ce rêve en créant de petites colonies appelées, selon eux, à essaimer rapidement par la contagion de l’exemple. Partisans de Owen, de Fourier, de Cabet et autres prophètes utopistes édifièrent ainsi en Europe, mais surtout en Amérique, terre de pionniers, plusieurs dizaines de communautés, ancêtres de nos "communes hippies". Commencées dans l’enthousiasme, ces expériences s’achevèrent le plus souvent dans d’affreuses convulsions.
La vie quotidienne de ces communautés, que retrace ici Jean-Christian Petitfils, à partir d’une documentation abondante mais peu connue, est la chronique d’un espoir intense, la quête d’un monde exaltant et absolu, une sorte de raccourci de la destinées humaine en ce qu’elle peut avoir de tragique et de pathétique.