@Bokari
Et bien justement,je m’interroge et je ne peux m’empecher de penser que s’agissant d’un verset du Cor’an,d’un texte sacré,on ne peut se contenter d’en donner une interpretation litterale.Car il ne s’agit pas d’un livre d’histoire qui se limite a transmettre des informations purement descriptives.
Il existe un passage du livre des haltes de l’emir Abdelkader ou il developpe cette idée consistant à affirmer qu’on ne peut lire le dit Coranique avec un seul oeil (lecture exoterique) mais qu’il faut que soit ouvert aussi l’oeil du dedans,celui qui permet une lecture esoterique,ne dit-on pas du Dajjal qu’il ne possède qu’un seul oeil ?.
Souvenons-nous aussi que le Coran lui meme exprime l’idée que la parole divine est encore plus difficile a épuiser au niveau semantique qu’un ocean.Il faut donc faire preuve de reserve,de prudence et d’humilité lorsqu’on interprete un verset.
D’autant plus que le verset cité (sourate XVII,verset I) est le seul qui établit la sacralité de Jerusalem dans le Cor’an.
Et il faudra attendre l’intervention des premiers propagateurs de l’Islam puis celle des commentateurs pour reconstituer la scène en détail et la situer à Jerusalem.Car le Cor’an ne parle ni de Gabriel,ni de Bourak la jument ailée ni de ravissement auseptième ciel ou de prière commune au Dome du rocher.
A la mort du Prophète en 632,il n’existe pas de mosquée construite à Jerusalem.Mais Masjid en arabe ne désigne pas un batiment mais plutot un lieu sacré.(mas-le lieu-jid-de la prosternation).
Tout cela conforte l’idée que ce verset n’est pas aussi évident à interpreter et qu’il recèle un sens profond qui dépasse celui de la simple description topographique.
Omar,le compagnon du Prophète qui a pris (pas lui mais sous ses ordres) Jerusalem en 638 était le plus apte à traduire les vues de Muhamad et pourtant sous son califat jamais Jerusalem ne fut appellé Al-Quds (la sainte),on ne note une occurence de ce vocable seulement à partir de 966.
Et ce n’est qu’à partir de la reconquète de la ville par Saladin que Jerusalem sera véritablement sacralisée par les musulmans.