Il me semble que si ces mensonges marchent à tout coup c’est parce que nos élites ont cultivé une société de l’immédiateté. Je m’en explique :
La société de l’immédiateté est une société d’attaque. En balançant toutes sortes d’informations invérifiables, on attaque. Et quand on attaque, on pousse l’autre à la réaction, à la suréaction. À la réaction plus émotive que réfléchie.
La base de cette société est de nous faire réagir avec nos émotions et non avec notre raison. Il n’est pas étonnant que nous parlions de féminisation de la société.
Société de l’immédiateté est soeur aînée de la société de consommation. Dans Misère du désir, notre président met en exergue le fait de faire passer l’acte d’achat pour une liberté.
Interrogez des femmes autour de vous et demandez leur leurs loisirs. Nombre d’entre elles vous diront : faire les magasins. Le mal a été inoculé.
Derrière cette société mamonnique se cachent donc des valeurs plutôt délétères qui échappent à tout raisonnement.
Mêmes les souffrances vécues par nos contemporains (dans les sociétés occidentales) ne sont plus des souffrances que je qualifierais de long terme (comme ce que vécurent nos ancêtres dans les usines) mais des souffrances immédiates elles aussi (cancers foudroyants). En général bien sûr.
Provoquant des réaction du style ’on ne vit qu’une fois’, ’profitons-en’, maximes si contemporaines.
À partir de là, les élites peuvent jouer à leur guise. Elles ont planté le décor.
Les politiciens n’ont plus aucune vision de long terme et se contentent (pour leur peu de pouvoir) de suréagir lors de l’agression d’une femme en faisant voter une loi qui existait déjà sous un autre intitulé.
Nos combats donc ne sont plus des combats à long terme mais des combats de préservation des acquis de nos ancêtres. On ne se bat plus pour gagner, pour grignoter, pour arracher mais pour ne pas perdre.
Bref si tout le monde ne réagit pas à ces mensonges. C’est parce qu’ils sont formatés à toujours réagir sans réfléchir.
Voilà pourquoi les scénarios de l’horreur décrit par Marianne. Plus on en met, plus on provoque. Plus on provoque, plus on fait réagir.
Vous voyez ce que cela donne ? Cela donne une barbarie à l’envers.
Avez vous entendu une seule personne de votre entourage être indignée par les images de Khadafi ?
Non. Parce que cela faisait des mois que l’on faisait suréagir les gens sur la pseudo barbarie de Khadafi.
Optimiste ?