L’histoire de la propagande de guerre en régime « démocratique » est une éternelle répétition. Quand les forces de subversion échouent à faire imploser une région du monde pour la mettre au pas, deux processus se mettent en branle : l’OTAN arme ses bombardiers, pendant que l’opinion publique des pays occidentaux est préparée à la nécessité « morale » de l’intervention militaire.
Après les charniers yougoslaves désignant les Serbes comme ennemis de l’humanité, l’attaque des nouveaux-nés koweïtiens par les forces de Saddam Hussein (affaire des « couveuses »), le viagra donné aux troupes de Kadhafi pour encourager les viols, voici venu le temps des enfants-boucliers de l’armée syrienne…
Dans un rapport du 12 juin, l’ONU indique que les forces syriennes « régulières » emprisonnent, torturent, exécutent des enfants. Une représentante de l’Organisation complète la propagande en ajoutant tous les détails dont l’opinion publique a besoin pour s’émouvoir : enfants fouettés avec des câbles électriques puis attachés aux vitres des cars de transport de troupes pour protéger ces dernières, violences sexuelles...
À la manière d’un film hollywoodien, l’émotion est ici le véhicule des idées. Le spectateur est sommé d’accepter l’idée de la guerre, projet géopolitique, parce qu’elle lui apparaît désormais comme la solution la moins immorale.
Ce tour de passe-passe orwellien aboutissant à l’idée que « la guerre, c’est la paix », les télévisions et journaux papier de tous les pays occidentaux l’ont accompli à maintes reprises ne serait-ce qu’au cours des vingt-cinq dernières années.
Une chose est sûre : chaque fois que l’opinion a été préparée de cette manière, deux événements ont immanquablement suivi : la guerre, en premier lieu ; puis, plus discrète, la révélation du mensonge qui l’avait justifiée.